Intervention de Muriel Pénicaud

Séance en hémicycle du lundi 18 mai 2020 à 21h30
Débat sur les conséquences de la réforme de l'assurance chômage

Muriel Pénicaud, ministre du travail :

Il y a trois mois et demi – cela paraît loin – nous commencions à voir une baisse significative du chômage des jeunes : de plus de 20 %, il était passé à 18 %, ce taux étant encore bien sûr élevé. Mais, avec la réforme de l'apprentissage, nous étions sur la bonne voie.

Je partage votre préoccupation sur ce point : la jeunesse devra constituer l'une des priorités du plan de relance. Dans un moment si difficile pour le pays, si le seul message que nous envoyons à notre jeunesse, c'est que leur avenir est complètement bouché, alors nous allons au-devant de catastrophes. Les jeunes sont déjà très sensibles à la dette écologique ; la dette financière est là ; ils doivent pouvoir au moins aborder leur propre avenir en confiance.

C'est la raison pour laquelle plusieurs mesures de court et moyen termes doivent être prises.

À court terme, le Gouvernement a décidé d'accorder à 815 000 jeunes en situation précaire une aide immédiate de 200 euros. Celle-ci s'adresse aux jeunes qui auraient été privés de stage ou d'emploi à cause de la crise.

La garantie jeunes et le PACEA – programme d'accompagnement à l'emploi et l'autonomie – continuent de fonctionner. J'ai demandé aux missions locales d'y veiller lors du confinement. Pendant cette période, la garantie jeunes a été aménagée dans le sens d'une plus grande souplesse afin qu'elle continue de bénéficier aux jeunes.

Le plus important pour eux, c'est l'espérance de formation et d'accès à l'emploi. Dès demain, le premier thème abordé dans la concertation avec les partenaires sociaux sera l'apprentissage. De nombreuses propositions sont sur la table. Je suis persuadée que l'un des grands volets du plan de relance sera de conserver l'élan en matière d'apprentissage à un moment où tout pourrait indiquer le contraire. C'est notre devoir collectif de permettre aux jeunes de continuer de se former, de développer leurs compétences et de construire leur avenir.

On ne constate aujourd'hui aucune désaffection des jeunes pour l'apprentissage. Le réseau d'un millier de centres de formation d'apprentis avec lequel nous sommes en contact enregistre déjà une demande pour la rentrée prochaine. Depuis la réforme, les jeunes ont bien compris qu'il s'agit d'une voie d'excellence. Pour que les entreprises soient au rendez-vous, nous devons les accompagner. Cela fera partie du plan de relance dont nous discuterons avec les partenaires sociaux.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.