Intervention de Stéphane Viry

Séance en hémicycle du lundi 18 mai 2020 à 21h30
Débat sur les conséquences de la réforme de l'assurance chômage

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaStéphane Viry :

Madame la ministre, mes questions s'inscrivent dans la continuité des propos tenus tout à l'heure par notre collègue Marie-Christine Dalloz. Chacun des orateurs qui m'a précédé l'a rappelé : la crise sanitaire aura immanquablement des conséquences terribles sur l'économie et l'emploi. Même si personne, à cette heure, ne peut précisément en prédire l'ampleur, nous pouvons d'ores et déjà constater que des restaurateurs, des cafetiers et des commerçants en général ont tiré le rideau, et que de nombreuses entreprises sont en difficulté. Chacun sait, et le déplore, que des gens se retrouveront bientôt demandeurs d'emploi. La courbe du chômage ira croissant, de façon inexorable et dramatique. Nous ne pourrons alors que constater la nécessité d'élaborer de nouvelles solutions.

Nous sommes là dans un moment de rupture impliquant un changement de logiciel. Madame la ministre, vous aviez votre logiciel, et nous le nôtre. Nos collègues d'en face avaient le leur. L'évolution de l'environnement économique implique que nous modifiions profondément nos façons de penser. À défaut, nous irons tous dans le mur.

Je sais que vous pourrez compter sur l'opérateur public qu'est Pôle emploi, qui a fait la preuve, depuis une dizaine d'années, de son agilité et de sa réactivité, adaptant sans cesse son offre de services. Toutefois, les agents de Pôle emploi ne sont pas des magiciens : leur capacité doit augmenter ; sinon, au cas où le portefeuille de demandeurs d'emploi viendrait à croître, la qualité de la prestation en matière d'accompagnement viendrait incontestablement à baisser.

Madame la ministre, dans ce moment terrible de rupture de certains repères, voire de certaines valeurs, qui appelle, je le répète, un changement de logiciel, je considère qu'il est impératif de revenir sur votre réforme de l'assurance chômage. Au demeurant, vous l'avouez à demi-mot en décalant dans le temps son application. Je ne peux que vous inviter à ne pas prendre le risque d'alourdir les charges des conseils départementaux en mettant des hommes et des femmes à la merci des minima sociaux.

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