Intervention de Muriel Pénicaud

Séance en hémicycle du lundi 18 mai 2020 à 21h30
Débat sur les conséquences de la réforme de l'assurance chômage

Muriel Pénicaud, ministre du travail :

Monsieur Causse, vous soulevez à juste titre la question des travailleurs saisonniers, qui ont été affectés, dans un premier temps, par la fin de la saison d'hiver. Je m'étais rendue en Isère, avant le confinement, afin de me rendre compte de la situation dans laquelle se trouvaient les saisonniers d'hiver, des difficultés pour terminer la saison étant déjà prévisibles. Nous avions pris une mesure permettant à leurs employeurs de placer les travailleurs saisonniers d'hiver au chômage partiel, entièrement payé par l'État, bien sûr, même s'ils n'exerçaient pas leur activité jusqu'à la fin de la saison. Cela a permis de prolonger d'autant leurs droits à l'assurance chômage.

Vous soulevez la question majeure des saisonniers d'été. Je distinguerai le secteur agricole de ceux de l'hôtellerie, de la restauration et du tourisme. L'agriculture ne s'est pas arrêtée. Grâce aux agriculteurs de ce pays, et à la chaîne agro-alimentaire, les Français ont pu continuer de se nourrir, en qualité et en quantité, sans interruption, depuis le début de la crise. L'agriculture recrute. Elle manque de bras et recherche 200 000 saisonniers. Nous aidons les agriculteurs à cette fin, dans l'optique de procéder à des recrutements. Il s'agit là des métiers en tension que j'évoquais tout à l'heure.

La question se pose de façon massive pour les secteurs du tourisme, de l'hôtellerie et de la restauration. Il y a quelques jours, le Premier ministre a présidé un comité interministériel du tourisme, de portée internationale, compte tenu des 93 millions de touristes que nous accueillons d'habitude chaque année. La question a été évoquée. En raison du risque épidémique, une incertitude plane sur la question de savoir quand et comment les activités du tourisme, de l'hôtellerie et de la restauration pourront reprendre, et lesquelles.

Si l'épidémie demeure contenue, le Premier ministre envisage de permettre, dans les départements qui seront restés classés en vert suffisamment longtemps, l'ouverture des bars et des restaurants le 2 juin, ainsi que la reprise de certaines activités de tourisme. Toutefois, il est clair que nous n'aurons pas un été normal à tout point de vue. Nous espérons qu'au moins une partie des secteurs du tourisme, de l'hôtellerie et de la restauration pourra fonctionner, sans connaître l'ampleur habituelle.

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