Intervention de Agnès Pannier-Runacher

Séance en hémicycle du lundi 18 mai 2020 à 16h00
Questions sur le thème : quelles réponses pendant et après la crise du covid-19 pour améliorer la sécurité sanitaire

Agnès Pannier-Runacher, secrétaire d'état auprès du ministre de l'économie et des finances :

La question que vous soulevez, monsieur Benoit, est particulièrement sensible à un moment où l'usage du masque se répand hors des établissements où il est habituel. Dans les établissements hospitaliers et les EHPAD, vous le savez comme moi, les masques sont considérés comme des DASRI, des déchets d'activités de soins à risques infectieux. À ce titre, ils sont collectés dans des poubelles spécifiques et subissent un traitement particulier, ce qui se traduit d'ailleurs par un surcoût pour l'hôpital ou l'EHPAD.

La même procédure est en train de se mettre en place, de manière très organisée, chez les employeurs, publics comme privés. Au ministère de l'économie et des finances, par exemple, on voit fleurir des poubelles pour DASRI, qui permettent de collecter les masques en toute sécurité, de les séparer du flux de déchets classiques et de les traiter pour éviter toute contamination.

Il convient effectivement d'informer le grand public, opération d'ailleurs assez largement engagée. Nous travaillons sur ce point avec le ministère des solidarités et de la santé et le ministère de la transition écologique et solidaire, notamment avec ma collègue Brune Poirson, dans deux directions.

Premièrement, il s'agit de faire valoir qu'un masque utilisé, en particulier un masque à usage unique, doit être jeté dans un sac en plastique, afin de protéger les personnes chargées de traiter les déchets. C'est une règle de citoyenneté et de responsabilité, que j'appelle tous les Français à respecter.

Deuxièmement, nous travaillons sur le recyclage et la réutilisation des masques. On comprend bien qu'un masque à usage unique a une empreinte environnementale plus importante et un cycle de traitement plus compliqué qu'un masque grand public, qu'il suffit de laver en machine à 60 degrés pour évacuer le risque de propagation du virus. Brune Poirson et moi-même réfléchissons à la manière d'accompagner un recyclage des masques en textile pour d'éventuels usages ultérieurs sur la base d'une filière responsable.

S'agissant de la réutilisation des masques, nous avons progressé du point de vue technique et nous disposons de trois solutions : les fours à rayons ultraviolets, l'oxyde d'éthylène, le traitement par des rayons gamma. Des arguments ont été avancés à l'appui de chacune d'entre elles ; il faut désormais qu'elles fassent leurs preuves. Nous sommes en train de mener les études nécessaires, main dans la main avec l'ANSM, l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé.

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