Intervention de Thibault Bazin

Séance en hémicycle du lundi 18 mai 2020 à 16h00
Questions sur le thème : quelles réponses pendant et après la crise du covid-19 pour améliorer la sécurité sanitaire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaThibault Bazin :

L'une des autres armes essentielles dans la lutte contre l'épidémie que nous traversons, ce sont les tests. Or notre pays est bien mal armé, quand les pays qui s'en sortent le mieux sont ceux qui ont pratiqué des dépistages beaucoup plus ciblés. Notre pays a dû affronter des dysfonctionnements majeurs, et je m'interroge : pourquoi avoir arrêté de suivre les cas contacts pendant le confinement ? Pourquoi y a-t-il autant de tests PCR – Polymerase Chain Reaction – , anormalement négatifs, ce qui jette un doute sur la qualité des prélèvements ? Pourquoi la capacité des laboratoires en matière de tests n'est-elle pas toujours pleinement utilisée ? Pourquoi les formes asymptomatiques ou paucisymptomatiques sont-elles insuffisamment prises en considération alors que les patients peuvent présenter une pneumopathie ? Ces incertitudes ne nous aident pas à rester sereins. J'entends des médecins inquiets.

Vous préconisez de tester les cas contacts sept jours après le cas positif initial : on va donc dépister les personnes potentiellement infectées par le cas initial ; mais on oublie la personne qui a infecté le cas initial, et qui figure a priori parmi les contacts. Cette personne est certainement encore positive le premier jour : pourquoi ne pas lui proposer un dépistage immédiat, et non sept jours plus tard ?

Les contacts d'un patient dont le diagnostic a été confirmé par un test PCR, par une sérologie ou par un scanner seront contactés par l'Assurance maladie. Mais il est très compliqué de leur demander de respecter quatorze jours d'isolement sans bilan sérieux. Pourquoi ne pas établir des protocoles rigoureux, avec un questionnaire, et les suivre systématiquement dès lors que le patient est adressé par un médecin ? Non seulement une telle prise en charge nous informerait sur le plan épidémiologique, mais elle apporterait de la crédibilité au médecin et inciterait le patient à respecter la période d'isolement.

Alors que la question des masques semble enfin se résoudre, le Gouvernement est-il prêt à améliorer la politique de tests ?

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