Intervention de Valérie Rabault

Séance en hémicycle du mardi 5 mai 2020 à 15h00
Questions au gouvernement — Organisation du déconfinement

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaValérie Rabault :

Monsieur le Premier ministre, personne ne nie que la crise que nous vivons est très complexe à gérer. Mais c'est précisément pour cette raison qu'il nous faut des réponses claires et, surtout, qui ne se contredisent pas selon qu'elles émanent de vous-même, de tel ou tel de vos ministres ou du Président de la République. Ce sont ces réponses que je vous demande en ce cinquantième jour de confinement.

Selon certains ministres, semble-t-il, à partir du 11 mai, la lutte contre la crise économique l'emportera sur le combat contre la crise sanitaire. Est-ce aussi votre point de vue ? Pour nous, la lutte sanitaire doit demeurer la priorité, y compris après le 11 mai.

Voilà pourquoi nous voulons des masques pour tous. En venant aujourd'hui à l'Assemblée nationale, je me suis rendue dans une dizaine de pharmacies parisiennes et dans une grande surface ; aucune n'en avait. J'ai fini par en trouver dans une onzième pharmacie. Qu'en est-il de la diffusion des masques sur le territoire ? Comment entendez-vous la réguler ?

Voilà aussi pourquoi nous souhaitons une reprise scolaire sécurisée. Le principe doit en être que l'on ouvre lorsqu'on est prêt du point de vue de la sécurité sanitaire. De plus, l'État doit assumer sa part de responsabilité en cessant de se défausser sur les maires. Je vous demande donc que la réouverture des écoles fasse l'objet d'une validation préalable de l'État, qui assumera conjointement la décision, sur proposition du maire.

Voilà encore pourquoi nous voulons des tests PCR. Vous avez annoncé mardi dernier un objectif de 700 000 tests hebdomadaires à partir du 11 mai. Or, selon le président du syndicat national des médecins biologistes, les laboratoires, publics et privés, n'en réalisent actuellement que 250 000 par semaine environ. Comment envisagez-vous de multiplier ce nombre par trois d'ici à lundi prochain ?

S'agissant de la sécurité économique, enfin, financer les fonds d'urgence suppose de sécuriser notre propre accès au financement. J'ai interrogé deux fois à ce sujet le ministre de l'économie et des finances, qui ne m'a pas répondu. Aujourd'hui même, la Cour constitutionnelle allemande a mis en garde la Banque centrale européenne à propos du financement que celle-ci accorde. Quelles garanties avez-vous obtenues auprès de nos partenaires européens ?

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