Intervention de Mathilde Panot

Séance en hémicycle du mardi 5 mai 2020 à 15h00
Questions au gouvernement — Approvisionnement en masques de protection

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMathilde Panot :

Monsieur le Premier ministre, les masques tombent à mesure que les masques manquent. Vous nous avez d'abord menti en nous expliquant que tout allait bien, alors que les personnels soignants manquaient cruellement de protections, puis en affirmant que les masques ne servaient à rien. Vous avez menti pour masquer la pénurie. Vos ordres et contrordres ont coûté des vies.

Les masques tombent et la vérité aussitôt se dévoile : vous ne contrôlez pas la situation. Vous avez refusé de réquisitionner les entreprises de textile. Les couturières ont dû pallier la défaillance de l'État, qui plus est sans être rémunérées. Vous comptez sur la solidarité pour pallier votre incompétence. Aujourd'hui, la colère le dispute au dégoût : les masques apparaissent comme par magie lorsqu'il s'agit de profit.

Il est de votre responsabilité, monsieur le Premier ministre, de fournir des masques aux soignants, ainsi qu'à l'ensemble de la population. Il est de votre responsabilité de tout faire pour assurer la sécurité sanitaire de la nation.

Mais non, vous préférez laisser la grande distribution vendre des masques chirurgicaux à des prix exorbitants alors qu'elle profite déjà de la fermeture des petits commerces pour se gaver. Comment la grande distribution a-t-elle pu se procurer plus de 400 millions de masques aussi rapidement alors que le stock stratégique de l'État connaît une carence ? Quand Leclerc commande, les masques arrivent immédiatement ; quand c'est l'État, il faut attendre le mois de juin !

Vous laissez les profiteurs de crise décider du prix du masque pour ne pas « freiner l'innovation ». Face au tollé général et pour prévenir de possibles abus, le Gouvernement a décidé de plafonner le prix des masques chirurgicaux à 95 centimes, soit un montant huit fois plus élevé qu'avant l'épidémie. Une belle marge pour les actionnaires ! Pour une famille, le coût mensuel des masques pourrait représenter 100 à 200 euros par mois : une honte, alors que la faim gagne du terrain. Les plus précaires n'auront plus qu'à choisir entre manger ou se protéger…

Un seul prix doit être fixé pour la santé : la gratuité. Les profits des actionnaires de Leclerc, Intermarché ou Auchan ne valent pas la vie de millions d'entre nous.

Monsieur le Premier ministre, cessez d'endosser le masque de la déresponsabilisation et prenez la seule décision qui vaille : rendez les masques gratuits et distribuez-les massivement !

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