Intervention de Mathilde Panot

Séance en hémicycle du jeudi 19 mars 2020 à 16h00
Projet de loi de finances rectificative pour 2020 — Article 2 et état b

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMathilde Panot :

Par cet amendement, nous proposons de créer un programme intitulé « Urgence protection : un salarié, un masque ». C'est pour nous une manière de demander que soient consacrées des sommes vraiment importantes aux questions de sécurité sanitaire. C'est indispensable pour les salariés qui continuent à travailler dans notre pays et qui vont au travail bien souvent avec la boule au ventre.

Cela me permet d'aborder la question, primordiale, du dépistage généralisé. Je répète ce qu'a dit le directeur général de l'OMS : « Nous avons un message simple pour tous les pays : testez, testez, testez. » « Vous ne pouvez pas combattre un incendie les yeux bandés. Et nous ne pouvons pas combattre cette pandémie si nous ne savons pas qui est infecté par le virus. » Je ne comprends pas pourquoi les moyens financiers ne sont toujours pas débloqués pour assurer le dépistage généralisé qui nous permettrait d'être à la hauteur de la pandémie.

Quant à la question des masques, je voudrais vous lire le témoignage d'une sage-femme, Viviane. Voici ce qu'elle m'écrit : « Je suis sage-femme et j'ai envie de pleurer. Les femmes enceintes sont en arrêt de travail et c'est très bien, sauf que les soignantes, elles, doivent continuer à travailler, même enceintes. J'ai l'impression qu'on nous sacrifie. On nous dit, à nous, sages-femmes, de ne mettre que des masques simples, et pas des FFP2, lorsque nous voyons des patients diagnostiqués positifs au COVID-19. Il n'y a pas de test disponible pour nous : nous ne savons donc pas si nous sommes infectées ou non. »

En outre, Jean-Luc Mélenchon l'évoquait il y a quelques instants, la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France dénonce un scandale d'État, car les masques qui leur ont été livrés ne sont pas des FFP2, c'est-à-dire des masques qui protègent réellement.

J'appelle l'attention du Gouvernement sur cette question, car le fait de créer un tel désordre posera problème : il empêchera la cohésion nationale dont nous avons absolument besoin pour faire face à la crise. Nous devons donc consacrer les moyens nécessaires aux masques et aux tests.

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