Intervention de Jean-Luc Mélenchon

Séance en hémicycle du jeudi 19 mars 2020 à 16h00
Projet de loi de finances rectificative pour 2020 — Avant l'article 1er

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Luc Mélenchon :

J'aimerais apporter un éclaircissement et procéder à une injonction – je ne sais quel terme employer pour ne pas choquer.

L'éclaircissement, d'abord. Si la flat tax rapporte plus que le dispositif précédent, c'est pour une raison très simple : il est plus facile à ceux qui ont les plus hauts revenus de se payer en revenus du capital que de le faire par d'autres formes de revenu, en particulier le salaire. En ce sens, on n'enregistre là rien d'autre qu'un détournement de procédure.

Ensuite, et sans vouloir polémiquer avec qui que ce soit, dans le moment où nous sommes, nous avons besoin de signaux égalitaires, qui montrent au pays que tout le monde met la main à la poche, que tout le monde fait un effort. Vous avez abrogé l'ISF pour des raisons que vous croyez justes ; mais, dans la période exceptionnelle que nous vivons, nous avons besoin de tout ce qu'il est possible de prendre – sans tuer les gens, évidemment – pour concourir au bien public et alimenter les finances publiques au profit de l'hôpital, des masques, etc. Voilà pourquoi il faut rétablir l'ISF pour la durée de la crise. Et que l'on ne nous dise pas que ceux qui auraient à payer un tel impôt en seraient dissuadés d'investir ou de verser des salaires ! L'État a besoin de remplir ses caisses ; il a été appauvri.

Enfin, le rapporteur général ne pourra pas me répondre, mais peut-être le secrétaire d'État le fera-t-il enfin au nom du Gouvernement : qui a décidé, et pourquoi, que l'injonction de l'Organisation mondiale de la santé sur les tests ne s'appliquerait pas ? Nous sommes prêts à entendre des arguments à l'appui de cette décision ; encore faut-il qu'il en existe. On nous a dit ce matin que ce n'était pas une bonne idée ; l'OMS pense que si. Quelles sont les raisons qui nous permettent, à nous, Français, de penser que non ? Pourquoi n'appliquons-nous pas cette injonction à notre population – y compris à nous-mêmes, députés, qui devenons peut-être dangereux en sortant de l'hémicycle ? Bien sûr, il a été désinfecté et toutes les précautions ont été prises, mais il n'existe pas de certitude à 100 %.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.