Intervention de Paul Molac

Séance en hémicycle du jeudi 9 janvier 2020 à 9h00
Questions sur l'efficacité des mesures prises pour lutter contre la désertification médicale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPaul Molac :

La désertification médicale des milieux ruraux s'accentue et concerne l'ensemble du secteur médical : absence de médecins généralistes, fermeture de laboratoires d'analyses médicales, raréfaction des spécialistes, fermeture et perte de valeur des pharmacies… Même les kinésithérapeutes ne prennent plus de nouveaux patients ! Je ne représente pourtant pas un territoire déprimé, bien au contraire : sa population augmente et sa densité est assez forte.

L'hôpital public cristallise ces inquiétudes. Les 200 millions d'euros que vous avez accordés aux hôpitaux de proximité ne combleront même pas leur déficit annuel. Les agents de l'hôpital de Ploërmel sont venus devant ma permanence pour exprimer leur désarroi. J'aurais aimé pouvoir les rassurer mais j'en suis, hélas, bien incapable. Comment aurais-je pu le faire alors que le budget de la sécurité sociale affiche un déficit de 5,4 milliards ?

D'autre part, le regroupement de certains centres hospitaliers entraîne leur dévitalisation. Ainsi, le médecin urgentiste de Ploërmel est parti à Vannes, et c'est depuis ce centre qu'il a fallu se déplacer à cinquante kilomètres au nord pour soutenir un patient dont le pronostic vital était engagé. En clair, en fermant des services dans les petits hôpitaux, on creuse leur déficit, ce qui pose problème.

Face au manque de médecins, je ne suis pas certain que l'augmentation de 20 % du numerus clausus soit suffisante, pour une raison simple : lorsqu'un vieux médecin part, il est souvent remplacé par deux médecins et demi, qui veulent travailler comme on travaille aujourd'hui, c'est-à-dire ne plus commencer à huit heures pour finir à vingt-deux heures.

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