Intervention de Clémentine Autain

Séance en hémicycle du mercredi 11 décembre 2019 à 15h00
Violences au sein de la famille — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaClémentine Autain :

En outre, un père qui frappe sa femme traumatise à l'évidence ses enfants et suscite l'inquiétude quant à ses capacités à en prendre soin.

Mais alors, que dirions-nous d'un père qui a tué des gens ou qui vit de proxénétisme ? Nous nous engageons dans une logique à manier avec la plus grande prudence. Couper tout lien entre un enfant et son père n'est pas une petite modification légale. C'est pourquoi je nous invite à faire attention à ne pas légiférer sous le coup de l'émotion légitime que nous ressentons toutes et tous, au moment où les témoignages de femmes victimes de violences conjugales se répandent enfin dans notre débat public.

Dans son ensemble, le texte nous laisse un goût amer : il dit en creux les manquements de la politique gouvernementale et épouse le seul registre de la répression.

Avons-nous vraiment entendu la clameur des manifestantes de #NousToutes, et au-delà de toutes celles qui ont défilé dans la rue ou s'expriment abondamment sur les réseaux sociaux ?

Ce qu'elles demandent, ce que nous demandons d'urgence, c'est 1 milliard d'euros. Un milliard pour les femmes victimes de violences conjugales, ce n'est pas tant quand on sait que le gouvernement a su trouver par exemple 1,3 milliard pour les plus riches, en supprimant l'impôt de solidarité sur la fortune.

Nous voulons davantage de subventions pour les associations, une amélioration de la prise en charge des victimes, des places en hébergement d'urgence, de la formation pour les personnels de santé, les policiers et les magistrats. Nous exigeons un plus grand travail de prévention, pour que cesse le dénombrement macabre.

Je regrette, mes chers collègues, que les amendements que notre groupe a proposés dans ce sens n'aient pas été retenus. Car avec ce texte, nous mettons un coup de marteau sur une vis. Aucun mot n'est écrit sur l'éducation et la prévention ; absolument rien n'est fait pour l'accompagnement des hommes violents : ce sujet n'est pas pris au sérieux, …

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