Intervention de Marc Fesneau

Séance en hémicycle du mardi 3 décembre 2019 à 15h00
Transparence de l'information sur les produits agricoles et alimentaires — Présentation

Marc Fesneau, ministre chargé des relations avec le Parlement :

… retenu au Sénat pour l'examen du budget de son ministère.

La proposition de loi qui vient de nous être présentée par Mme la rapporteure constitue l'occasion de débattre d'un sujet stratégique pour les agriculteurs et les consommateurs : le sujet de l'étiquetage, dont le Gouvernement a fait sa priorité pour les mois à venir. À l'heure où les relations entre les agriculteurs et les consommateurs n'ont jamais été aussi distendues, l'étiquetage doit permettre de redonner du sens au lien qui existe entre l'agriculture et l'alimentation.

L'étiquetage est, en premier lieu, ce qui permet de valoriser pleinement la qualité des productions agricoles françaises auprès du consommateur. Parce que celui-ci est devenu un « consommacteur », il doit être mieux informé et encouragé à acheter des produits français et à soutenir la production française. Notre pays cultive une tradition d'excellence dans les secteurs agricole et alimentaire, ce qui mérite d'être souligné à l'heure où les agriculteurs n'ont jamais eu autant le sentiment d'être mal aimés. La gastronomie française a pourtant été inscrite en 2010 au patrimoine culturel immatériel de l'humanité par l'UNESCO, l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture. De même, la France figure parmi les trois premiers pays producteurs d'agriculture biologique au niveau européen et nos exploitations agricoles sont principalement des exploitations familiales. Nous sommes, en outre, parvenus à réduire de 37 % notre consommation d'antibiotiques entre 2012 et 2016 – une réussite mondialement saluée. Enfin, avec l'ensemble des acteurs de la profession, nous allons diviser par deux l'utilisation des produits phytosanitaires d'ici à 2025.

Malgré cette excellence et la volonté croissante des citoyens de consommer des produits locaux, près de la moitié de la viande de volaille, des tomates, des concombres et des courgettes consommés en France continuent d'être importés. C'est également le cas de 40 % des poires, des pêches et des nectarines, et de plus de 70 % du raisin de table. Curieux paradoxe contre lequel nous devons lutter !

Le Gouvernement est favorable au patriotisme alimentaire et défend systématiquement, au niveau international, une concurrence équitable. Force est de constater que les exigences de production diffèrent encore grandement selon les pays. Nous désapprouvons collectivement certaines d'entre elles.

« Achetez français ! » : tel est le message que le Gouvernement souhaite envoyer aux consommateurs afin de corriger les distorsions de concurrence. Il doit être pleinement entendu par nos concitoyens afin que chacun prenne sa part à la transition agricole et alimentaire. Or les consommateurs citoyens ont besoin d'être informés pour faire leurs choix.

Le patriotisme alimentaire qui doit nous réunir permettra à nos agriculteurs de poursuivre durablement leur production et de continuer à faire vivre nos territoires. C'est le sens de l'article 1er de la proposition de loi, qui permet de mieux connaître les pays d'origine d'un miel grâce à leur mention exhaustive sur la boîte d'emballage, mais aussi de l'article 4, qui dispose que l'étiquette d'une bouteille de vin doit mentionner, de manière évidente, sa provenance.

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