Intervention de Frédérique Dumas

Séance en hémicycle du mardi 3 décembre 2019 à 15h00
Questions au gouvernement — Prise en charge de l'obésité

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrédérique Dumas :

Ma question s'adresse à Mme la ministre des solidarités et de la santé.

Madame la ministre, nous sommes vingt-huit députés de toutes les sensibilités politiques à avoir appelé votre attention sur les conséquences désastreuses du fait que l'assurance maladie ne prend pas intégralement en charge les frais de transport en ambulance bariatrique, c'est-à-dire adaptée à des personnes souffrant de formes graves d'obésité. Pour ces malades, le reste à charge peut atteindre entre 200 et 1 000 euros par déplacement.

Nos vingt-huit questions écrites sont toutes restées sans réponse ! Pour vous faire mieux prendre conscience de la situation, je vais me situer à échelle humaine.

Le 30 juillet 2015, M. Antoine Luffarelli a été victime d'un syndrome de détresse respiratoire aiguë. Lorsqu'il a quitté l'hôpital pour rentrer à son domicile, il parvenait à marcher avec une canne sur une distance de 10 mètres. Depuis, son état de santé s'est fortement détérioré : cirrhose du foie, hypertension artérielle pulmonaire sévère, bronchopneumopathie, maladie nosocomiale, pacemaker, vésicule biliaire multilithiasique, pétéchie et oedèmes, colostomie, éventration péristomiale, étirement grave des nerfs du plexus brachial droit, troubles visuels et dentaires, arthrose sévère des deux hanches et des deux genoux. Aujourd'hui, M. Luffarelli ne tient plus sur ses jambes ; il souffre d'une obésité morbide, c'est-à-dire de grade 3 ; il est devenu grabataire horizontal.

La raison de cette lente et inexorable dégradation qui le condamne, c'est l'absence de prise en charge intégrale des frais de transport, qui l'empêche de se déplacer et d'avoir accès aux soins.

Par ailleurs, le 1er décembre, le complément à l'allocation aux adultes handicapés a été supprimé. Il remédiait à l'absence de revenus des personnes que leur handicap mettait dans l'incapacité de travailler. Au lieu de pouvoir prétendre à un complément de ressources de 179,31 euros par mois, les nouveaux bénéficiaires de l'AAH ne toucheront plus que la majoration pour la vie autonome, soit 104,77 euros par mois. Cette perte de revenu de 75 euros n'est pas compensée par l'augmentation de l'AAH.

Madame la ministre, ma question est la suivante : que comptez-vous faire pour répondre à ces discriminations ?

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