Intervention de Fabien Matras

Séance en hémicycle du mardi 5 novembre 2019 à 15h00
Projet de loi de finances pour 2020 — Administration générale et territoriale de l'État ; sécurités ; contrôle de la circulation et du stationnement routier

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFabien Matras :

Permettez-moi, tout d'abord, de saluer toutes nos forces de sécurité intérieure : policiers, gendarmes, militaires de l'opération Sentinelle, sécurité civile. Conformément aux voeux présentés par le Président de la République en 2017, elles ont su rester fortes et justes malgré une mobilisation d'une intensité inédite cette année, dans un contexte marqué par une menace terroriste élevée. Le Général de Gaulle le disait en 1958, la défense française est globale : militaire et non militaire.

Le budget pour 2020 de la mission « Sécurités » répond concrètement à notre engagement. Ainsi, près d'un demi-milliard d'euros est attribué en plus à l'ensemble de la mission. Le Gouvernement et notre majorité ont su entendre les besoins exprimés, depuis le terrain, par les forces de sécurité et reconnaître le travail fourni au quotidien par ces hommes et ces femmes, dans un climat social tendu.

Le paiement des 3,5 millions d'heures supplémentaires des policiers, annoncé par M. le ministre, traduit concrètement cet engagement envers nos forces. Compte tenu des précédentes augmentations, le budget consacré à cette mission aura augmenté de plus de 1 milliard d'euros en trois ans. Ce budget, et les précédents, témoignent de la force de notre détermination en faveur de la sécurité des Français, respectant en cela la promesse faite par le Président de la République dès 2017.

Les engagements présidentiels portaient également sur les effectifs. À cet égard, l'objectif de recruter 10 000 agents des forces de l'ordre durant le quinquennat, dont 7 500 policiers et 2 500 gendarmes, est sur le point d'être atteint. De surcroît, les effectifs affectés à ces deux forces seront majoritairement orientés vers le renforcement du lien entre la police et la population grâce à la police de sécurité du quotidien et au renseignement d'une part, au renforcement des brigades territoriales de contact, présentes dans plus de cinquante circonscriptions, d'autre part. Nos forces, déchargées des tâches administratives, peuvent s'investir davantage sur le terrain.

Concernant l'investissement, les réformes sont importantes puisque l'État créé l'OFAST, office antistupéfiants dont le budget s'élève à 5 millions d'euros, ainsi qu'une direction numérique unifiée et un service ministériel des achats. Ces réformes devraient permettre d'économiser près de 20 millions d'euros. Nous suivrons avec attention leur mise en oeuvre.

J'en viens au budget de la sécurité civile. La progression est stable par rapport à l'an dernier mais les choix révèlent les ambitions de l'État. En effet, les politiques menées dans le domaine de la sécurité découlent des mutations auxquelles sont confrontées nos sociétés contemporaines.

Notre modèle de sécurité civile est aujourd'hui de plus en plus éprouvé : le risque posé par la directive européenne du temps de travail, l'apparition de nouvelles menaces, les catastrophes naturelles – songeons aux incendies survenus aux États-Unis – , la sursollicitation opérationnelle imposent de s'adapter.

La modernisation des moyens nationaux d'intervention représente une part importante des investissements de l'État. Concernant les moyens humains, la formation d'agents spécialisés, recrutés en 2019, permettra de renforcer la capacité opérationnelle des services de déminage qui pourront ainsi affronter l'aggravation du risque terroriste. Quant aux moyens logistiques, 66 millions d'euros seront débloqués pour acquérir deux avions multi-rôles supplémentaires, portant leur nombre à trois sur les six prévus.

Je salue la mobilisation de nos sapeurs-pompiers. Durant la saison estivale, leur technique remarquable leur a permis d'éteindre 95 % d'incendies de forêt avant que ne soit atteint le seul de 5 hectares brûlés. Mais ils sont de plus en plus sollicités : bien trop souvent, ils sont les seuls que les populations peuvent appeler à l'aide dans des territoires où les services publics sont absents ou peu présents. Rappelons qu'ils interviennent une fois toutes les six secondes, et que 80 % d'entre eux sont des volontaires. Pour ces raisons, leur engagement mérite toute notre reconnaissance.

Nous devons impérativement poursuivre la mise en oeuvre du plan en faveur du volontariat des sapeurs-pompiers. Les deux tiers des préconisations ont été ou sont près d'être effectives, ce que nous saluons.

Enfin, je renouvelle mon soutien au projet de gestion unifiée des alertes. Entreprise nécessaire à la modernisation de la sécurité civile, le déploiement de la plateforme NexSIS est un véritable enjeu pour l'interopérabilité de nos forces et leur efficacité.

Notre gouvernement se montre extrêmement ambitieux pour ce qui concerne la sécurité des Français. Ce budget sincère, engagé, réaliste, répondra à l'attente de nos concitoyens.

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