Intervention de Jean-Félix Acquaviva

Séance en hémicycle du mercredi 30 octobre 2019 à 15h00
Condamnation de l'offensive militaire turque dans le nord-est syrien — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Félix Acquaviva :

Les Kurdes, plus grand peuple sans État au monde, sont opprimés depuis des décennies. Ce sont pourtant eux qui ont résisté et qui se sont engagés dans ce combat contre la cruauté, avec un courage forçant l'admiration ; je pense tout particulièrement à la bravoure des femmes combattantes. Oui, ce sont bien les Kurdes qui ont permis le démantèlement de l'État islamique, allant jusqu'à la prise de Raqqa. Nous sommes redevables ! Il est du devoir de la France et de l'Union européenne de défendre ceux qui se sont élevés à nos côtés contre ceux qui ne représentent rien d'autre que l'inhumanité.

Comme le rappelle l'exposé des motifs de la proposition de résolution, nous déplorons déjà des centaines de morts, dont de nombreux civils, ainsi que plus de 300 000 déplacés. Jusqu'où cela doit-il aller ? Qu'attendons-nous pour prendre des mesures fermes afin d'imposer au président turc Erdogan la fin des hostilités ? Cette guerre d'agression doit cesser sans délai, car il ne s'agit ni plus ni moins que d'une nouvelle opération d'épuration ethnique émanant de la Turquie.

La décision du président Erdogan d'attaquer les forces kurdes n'a, en définitive, rien de surprenant. Ne s'inscrit-elle pas dans la continuité d'une stratégie, menée depuis de nombreuses années, visant à anéantir la population kurde de Syrie et à empêcher la création d'une région autonome dans le Rojava ? M. Erdogan ne s'en cache pas, son objectif est de chasser et de remplacer la population kurde afin de prendre le contrôle d'une zone tampon au nord de la Syrie, le long de la frontière turque, pour, je le cite, « rendre la région à ses vrais propriétaires ».

Outre la catastrophe humanitaire, plus grave encore est l'affaiblissement des forces kurdes, de nature à ouvrir une brèche dont Daech pourrait, une fois de plus, tirer profit. Non seulement la Turquie s'attaque à nos alliés, mais elle met en danger la sécurité internationale, et plus particulièrement celle de l'Europe et de la France, qui font face aux attaques terroristes islamistes.

Pour notre sécurité, la France doit prendre ses responsabilités pour mettre un terme à ce carnage, comme en 1991, lorsqu'elle avait participé à la création d'une zone de sécurité pour les Kurdes irakiens pourchassés par Saddam Hussein. Cette initiative a permis l'émergence d'un Kurdistan irakien pacifié, démocratique et prospère.

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