Intervention de Edouard Philippe

Séance en hémicycle du mardi 1er octobre 2019 à 15h00
Questions au gouvernement — Incendie de l'usine lubrizol de rouen

Edouard Philippe, Premier ministre :

Par exception, cet après-midi, le préfet va publier la liste des produits stockés dans les bâtiments incendiés ainsi que les quantités qui ont brûlé. J'en prends l'engagement ferme à cette tribune, et il sera tenu.

Nous ne savons pas encore tout, monsieur le député, parce que toutes les analyses ne sont pas achevées. Mais je voudrais rappeler ce que nous savons d'ores et déjà.

Tous les résultats des prélèvements dont nous disposons et qui sont publics font apparaître un état habituel de la qualité de l'air sur le plan sanitaire en dehors du site. Des analyses complémentaires ont été engagées pour savoir si des fibres d'amiante sont présentes dans l'air, puisque la toiture des bâtiments qui ont brûlé en contenait. Les premiers résultats des mesures effectuées dans un rayon de 300 mètres seront disponibles dans la journée.

Pour les avoir perçues hier, je n'ignore pas les odeurs incommodantes qui persistent et peuvent perdurer. Nous avons conscience qu'elles gênent et inquiètent la population, mais là encore, les autorités sanitaires nous ont confirmé qu'elles ne présentaient pas de risques pour la santé.

Monsieur le député, il y aurait beaucoup d'autres choses à dire sur les retombées du panache de fumée sur la qualité de l'eau. Si vous me le permettez, je vais répondre sur ces points au fur et à mesure qu'ils seront abordés dans les questions. Je ne veux pas abuser de ma qualité de Premier ministre pour m'étendre trop longuement.

Cependant, j'aimerais dire quelques mots sur la reconnaissance de l'état de catastrophe technologique, que vous avez demandée. La loi Bachelot de 2003 a créé un régime d'indemnisation des victimes de catastrophes technologiques. Ce régime concerne les accidents entraînant de lourdes conséquences sur les biens immobiliers ou mobiliers – ce n'est d'ailleurs pas surprenant car il a été créé à la suite de l'explosion de l'usine d'AZF, qui avait provoqué la destruction d'un nombre considérable de logements. Au moment où je vous parle, monsieur le député, je ne suis pas sûr que les conditions d'application précises soient réunies en l'espèce. En tout cas, je veillerai à ce que cela ne nous conduise pas à exonérer l'industriel qui est, sur le plan juridique, le premier responsable des effets de l'incendie sur l'environnement.

Quant à votre demande de mise en place d'un suivi médical de long terme, j'y suis évidemment favorable. Les autorités sanitaires locales s'en chargeront.

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