… cette belle association qui a fait tant de bien à ces pays comme au nôtre, grâce aux mallettes d'argent très imaginaires qui ont transité entre les deux continents !
À la fin du mois de décembre dernier, un prêt de 40 millions d'euros et un don de 10 millions ont été consentis par l'Élysée au Tchad afin que le régime puisse payer le salaire des fonctionnaires jusqu'à la fin de l'année. Quand on sait le degré de corruption qui règne au sommet de cet État, il n'est pas certain que l'argent public français ait bénéficié directement aux populations.
La France apparaît ainsi, aux yeux de nombreux Tchadiens et Tchadiennes, et auprès des populations d'Afrique comme d'Europe, comme la protectrice de l'un des régimes les plus prédateurs et les plus corrompus du continent.
Ce soutien ne va pas sans arrangements douteux : que dire de la rencontre qui a eu lieu à N'Djamena au début du mois de décembre 2018 entre Alexandre Benalla, qui était encore, quelques mois auparavant, membre du cabinet présidentiel, et le frère d'Idriss Déby, M. Oumar Déby, directeur de la Direction générale de la réserve stratégique, chargée des achats d'armes ?
À la demande du président tchadien, le 3 février dernier, une patrouille de Mirage 2000 français a ensuite mené des frappes contre une colonne armée de l'Union des forces de la résistance venue de Libye. Jean-Yves Le Drian, ministre de l'Europe et des Affaires étrangères, a affirmé que la France était intervenue pour éviter un coup d'État ; il est vrai que notre pays s'y connaît en coups d'État sur le continent africain.