Intervention de Anne Genetet

Séance en hémicycle du mercredi 18 septembre 2019 à 15h00
Accord de coopération entre l'union européenne et l'afghanistan — Motion de rejet préalable

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAnne Genetet :

J'ai écouté votre intervention, monsieur Mélenchon, mais je ne partage pas votre lecture du texte : il s'agit non d'un accord de libre-échange, mais d'un accord-cadre, qui incite donc les parties à s'engager dans un cadre précis.

Je serais surprise que vous n'approuviez pas cette déclaration qui ne m'appartient pas : « Les défis migratoires ne seront relevés qu'en recourant à la solidarité, à la détermination et à des efforts collectifs. » C'est une citation d'Amnesty International. Or l'accord vise précisément à créer la solidarité, la détermination et les efforts collectifs.

Si c'est votre crainte, je vais la balayer tout de suite : il ne s'agit en aucun cas d'un accord commercial ou de libre-échange. Il s'agit de s'entendre sur quatre points : la paix ; la bonne gouvernance, l'État de droit et les droits humains ; le développement économique ; les migrations.

À la fin de votre propos, vous avez laissé entendre que vous préféreriez que nous laissions tomber les Afghans, que nous les laissions se débrouiller tout seuls. Ce n'est pas notre conception de la solidarité, de la détermination, des efforts collectifs.

S'agissant plus particulièrement des défis migratoires, je rappelle que l'Afghanistan compte 37 millions d'habitants, ce qui représente la moitié de la population de la France. Cependant, il y a près de 10 millions de personnes qui sont réfugiées notamment au Pakistan, où l'on en compterait 1,7 million, et en Iran, où ces réfugiés sont actuellement en situation de clandestinité. Certains sont renvoyés en Afghanistan dans des conditions très difficiles.

Au sein même du pays, plus de 2 millions de personnes sont déplacées pour des raisons liées au conflit mais aussi au changement climatique, à la sécheresse à laquelle l'Afghanistan est largement exposé.

L'article 28, évoqué par certains, vise simplement à inciter les parties à nouer un accord précis plutôt que de laisser les choses dans un flou complet.

Enfin, je tiens à dire que la France protège les Afghans sur leur sol. Ceux-ci représentent une majorité de demandeurs de droit d'asile et 72 % d'entre eux…

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