Intervention de M'jid El Guerrab

Séance en hémicycle du jeudi 18 juillet 2019 à 10h30
Intérêts de la défense et sécurité nationale dans l'exploitation des réseaux radioélectriques mobiles — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaM'jid El Guerrab :

Si dans La Vie de Galilée, Brecht se livre à une apologie de l'esprit scientifique, il rappelle cependant également que la recherche ne doit pas se développer pour elle-même et perdre de vue « que le but unique de la science consiste à diminuer les misères de la vie humaine ».

Nous sommes à l'aube d'un basculement technologique majeur : les promesses de la 5G sont immenses ; grâce à des débits accrus et à une très faible latence, cette technologie constitue une innovation de rupture pour le secteur des télécommunications, mais aussi, de façon plus structurante, pour l'ensemble de notre vie et de notre économie.

Si elle veut rester dans la compétition mondiale, la France ne peut donc se permettre de manquer ce tournant. Il s'agit d'installer dans tout le pays une infrastructure stratégique capable de faire fonctionner les usines du futur, la voiture autonome, la télémédecine, les objets connectés ou encore les réseaux d'énergie de demain.

Comme le montre la présentation faite hier par Elon Musk, il faut nous attendre à pouvoir demain télécharger dans nos cerveaux de nouvelles langues et de nouveaux savoirs qui nous ouvriront sur l'immensité de l'intelligence artificielle.

Malheureusement, ces changements technologiques prometteurs s'accompagnent de menaces cybersécuritaires accrues.

Ainsi que le rappelle la formule de Paul Valéry, le progrès ne doit pas être une malédiction ; il représente même un atout pour les millions de personnes atteintes de maladies que, demain, la science pourra guérir. Mais ne soyons pas naïfs : les caractéristiques techniques de la 5G et son organisation décentralisée aggravent les risques d'espionnage, d'interruption de fonctionnement ou d'attaque informatique, alors même que certaines de ses futures applications sont particulièrement critiques.

Faut-il rappeler les dangers que représenterait une voiture autonome pilotée à distance par un pirate informatique malveillant, les détournements de toute sorte qui, sans une protection accrue, pourraient voir le jour, ou la possibilité offerte à des puissances étrangères de récupérer certaines des données personnelles de nos concitoyens ? Doit-on d'ailleurs redire que, récemment, l'une des principales dirigeantes de l'Europe – Mme Angela Merkel, pour ne pas la citer – aurait été espionnée par les services américains ?

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.