Intervention de Franck Riester

Séance en hémicycle du mardi 2 juillet 2019 à 15h00
Restauration de notre-dame de paris — Motion de rejet préalable

Franck Riester, ministre de la culture :

Le désaccord profond qui nous sépare porte sur le mécénat : oui ou non, le dispositif de mécénat est-il un bon dispositif ?

Nous le pensons, car il est important de faire un geste à l'égard de nos compatriotes qui ont un élan de générosité – en faveur de Notre-Dame de Paris en l'occurrence, mais qui peuvent en avoir d'autres en faveur d'un certain nombre d'actions culturelles et sociales – en orientant leur impôt vers l'action de restauration en question.

Il s'agit d'un bon dispositif, qui a depuis longtemps montré toute sa pertinence, notamment dans le domaine culturel.

Cela ne veut pas dire qu'il ne doit jamais être revu et amélioré, ni qu'on ne doit pas lutter contre les abus ou contre les effets d'aubaine : il doit bien évidemment l'être, comme tout dispositif public mobilisant de l'argent public.

Il reste néanmoins un très bon outil au service de la culture, et notamment de la restauration du patrimoine. Pour le reste, oui, il y a un débat sur le geste architectural et il y en aura bien d'autres.

Il faut que ce débat existe : nous avons besoin d'assumer ce débat patrimonial, qui a lieu à chaque restauration de bâtiment historique. En l'occurrence, et vous l'avez très bien dit, monsieur Mélenchon, étant donné ce que représente Notre-Dame pour nos compatriotes, et même au-delà de nos frontières, il est normal qu'il soit passionné. Il est bon que l'on débatte et que l'on discute !

Veut-on laisser Notre-Dame dans l'état souhaité par Viollet-le-Duc ? Veut-on ou non lui apporter quelque chose de nouveau, c'est-à-dire quelque chose du XXIe siècle ? Quels seront les matériaux utilisés ? Peut-on ou non utiliser du bois ?

Mettons toutes ces questions sur la table, de façon très transparente et assumée. Des décisions seront prises : elles le seront après que l'on ait écouté les uns et les autres et dans la transparence. Ne refusons pas ce débat, ne le mettons pas de côté : il est tout à fait légitime.

Quant aux engagements et aux promesses de dons, je l'ai dit dans mon discours, il est vrai que pour le moment, seuls 10 % des sommes promises ont été versées.

Ne nous affolons pas outre mesure : il est bien légitime que les donateurs importants donnent au fur et à mesure de l'avancée des travaux et que les fondations ne donnent que lorsque les conventions seront signées et étalent leurs versements dans le temps.

Pour l'instant, les conventions ne sont pas encore signées. Nous y travaillons et nous aurons l'occasion d'en faire part à la représentation nationale. Je ne serai pas plus long, puisque j'aurai l'occasion de revenir plus tard sur tous ces points.

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