Intervention de Jean-Luc Mélenchon

Séance en hémicycle du mardi 2 juillet 2019 à 15h00
Restauration de notre-dame de paris — Motion de rejet préalable

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Luc Mélenchon :

Ne souriez pas, monsieur le président de la commission : c'est le principe même du dégrèvement d'impôt. On a le droit de penser que c'est une bonne chose que de dégrever les dons à Notre-Dame – pourquoi pas ? – , mais cela ne vaut pas la peine qu'on en sourie. Tout dégrèvement d'impôt est mis à la charge du reste des contribuables. C'est le principe de base de ce système, et c'est la raison pour laquelle nous n'en voulons pas. Nous ne sommes pas d'accord.

Nous pensons que le don est le don et n'a donc pas besoin d'être récompensé. Au demeurant, les dons des donateurs qui ne paient pas d'impôt ne seront pas dégrevés, ce qui n'est pas juste. Enfin, ceux qui envoient de l'étranger des dons pour Notre-Dame ne sont pas dégrevés dans leur pays. Je ne vois donc pas pourquoi nous devrions inventer à cet instant une institution particulière pour un bâtiment et une cause. Et cela n'empêche pas que, comme tous les membres de mon groupe, je sois de ceux qui souhaitent que ce bâtiment soit rétabli dans toute sa splendeur et sa gloire.

Reste à savoir comment. J'ai constaté que renaissent des polémiques – auxquelles vous n'êtes pour rien, monsieur le ministre, mais qui me font dire que je n'envie pas votre situation – entre les Anciens et les Modernes. Que va-t-on faire ? Tout le monde a compris qu'on ne pourra pas reconstruire la charpente à l'identique, mais faut-il la remplacer par des matériaux nouveaux et modernes ? Dans mon propre groupe, la discussion a vite pris feu, si j'ose dire. Certains arguent que, puisque, lors de la construction, on avait eu recours aux meilleurs matériaux de l'époque, on n'a qu'à faire la même chose aujourd'hui.

Ce débat sera comme d'habitude très français, c'est-à-dire qu'il paraîtra superficiel, mais posera sur le fond des questions philosophiques. Je ne sais pas si vous pourrez déjà vous exprimer à cette étape, monsieur le ministre. C'est sans doute trop tôt. Nous n'en sommes pas encore là.

Pour en revenir au dégrèvement, le président de la commission, qui dispose certainement d'informations, nous demande de ne pas tenir de propos anxiogènes. Que se passe-t-il, mes amis ? J'ai lu que seuls 9 % des dons qui ont été annoncés à fort son de trompe ont été effectivement versés.

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