Intervention de Nicole Belloubet

Séance en hémicycle du mardi 18 juin 2019 à 15h00
Questions au gouvernement — Agression de la présidente de la cour d'assises de versailles

Nicole Belloubet, garde des sceaux, ministre de la justice :

Je tiens à remercier l'Assemblée pour le témoignage de soutien qu'elle a manifesté à l'égard de la magistrate blessée grièvement hier dans les conditions que vous avez rappelées. Les premiers éléments ont justifié l'ouverture d'une enquête du chef de tentative d'assassinat par la procureure de la République près le tribunal de grande instance de Versailles. Les auteurs de ce crime sont donc très activement recherchés et trente enquêteurs sont actuellement mobilisés à cette fin.

Le Premier ministre a eu ce matin le fils de la magistrate au téléphone pour prendre de ses nouvelles : elle est grièvement blessée mais hors de danger. Il a exprimé son soutien à la magistrate, à sa famille et également au personnel judiciaire. Je suis moi-même en contact régulier avec le procureur général et le premier président de la cour d'appel de Versailles.

L'enquête déterminera si cette personne a été agressée en raison de ses fonctions mais c'est une piste qui ne peut pas être négligée. Soixante agressions visant des magistrats ou des greffiers sont signalées chaque année au ministère de la justice. Nous veillons à accompagner ces personnels victimes de la même manière que nous sommes extrêmement attentifs à l'ensemble des personnels, qu'il s'agisse des policiers, des gendarmes, des professeurs, des sapeurs-pompiers, qui interviennent au service du public. Je rappelle d'ailleurs qu'agresser une personne dépositaire de l'autorité publique constitue toujours une circonstance aggravante ; cela mérite d'être souligné.

Nous sommes également très attentifs à accompagner les fonctionnaires en leur accordant la protection fonctionnelle. Pour les magistrats, puisque vous m'interrogez précisément sur eux, au cas par cas, nous veillons à leur accorder une protection singulière ; je pense notamment aux magistrats chargés des procès antiterroristes. De même, dans des circonstances très particulières, ils peuvent bénéficier d'un accompagnement qui leur permet d'assurer leur protection. Voilà, monsieur le député, ce que je souhaitais vous dire ici. Toutes les violences faites à l'encontre des personnes qui exercent une mission de service public sont inacceptables et notre République ne peut pas le tolérer : nous ne le tolérerons pas.

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