Intervention de Huguette Bello

Séance en hémicycle du mardi 18 juin 2019 à 15h00
Questions au gouvernement — Filière canne-sucre

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaHuguette Bello :

Monsieur le Premier ministre, depuis la libéralisation des marchés et la fin des quotas en octobre 2017, la production sucrière française est en crise. Cette crise risque de s'étendre très vite aux outre-mer, du fait non pas d'un actionnariat cupide, mais de la décision du Gouvernement qui, selon plusieurs sources, envisagerait de ne pas reconduire pour 2020 l'aide compensatoire mise en place pour tenir compte des surcoûts industriels de production.

Approuvée par l'Union européenne et s'élevant à 28 millions pour La Réunion et à 10 millions pour la Guadeloupe, cette compensation, versée aux industriels, a notamment pour objectif de neutraliser les effets de la suppression des quotas pour les planteurs. Malgré leurs divergences, industriels et planteurs s'accordent pour affirmer que la suppression de cette aide structurelle remettrait en cause le maintien même de la filière canne-sucre-rhum-énergie à La Réunion et des 18 300 emplois qu'elle représente.

Avec seulement deux usines et un niveau élevé d'innovations, les moyens de production ont en effet déjà atteint leur degré maximal d'optimisation. La fin de la compensation, c'est donc la mise à mort de cette filière.

Au moment où débute la campagne sucrière, il est urgent de ne pas laisser l'inquiétude se propager. Personne ne comprendrait une décision unilatérale du Gouvernement, qui contreviendrait à la fois aux engagements de l'État, aux principes exposés par la France à Bruxelles et aux déclarations de soutien du candidat Macron à La Réunion en mars 2017. Personne n'accepterait une telle prise de risques aux conséquences sociales, économiques et environnementales incalculables.

Ma question est donc très simple et, aussi, très grave : l'aide compensatoire structurelle de 38 millions figurera-t-elle bien dans le projet de loi de finances pour 2020 ?

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