Intervention de Maxime Minot

Séance en hémicycle du mercredi 5 juin 2019 à 15h00
Questions au gouvernement — Lutte contre l'homophobie

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMaxime Minot :

Monsieur le Premier ministre, l'homophobie a désormais un, ou plutôt, des visages – regards effarés, figures tuméfiées, pommettes défoncées, lèvres fendues. Dans la gare de Sartrouville, samedi dernier, un couple de femmes a été agressé. À Paris, un chauffeur n'a pas supporté que deux hommes s'embrassent à l'arrière de son véhicule. À Lille, Poitiers, Besançon, Lyon, et tant d'autres endroits encore, des femmes et des hommes sont menacés, insultés, parfois même frappés parce qu'ils sont homosexuels.

Si l'homophobie ne se mesure pas seulement avec des chiffres, ceux-ci donnent malheureusement le vertige et provoquent, au-delà du simple malaise, un profond écoeurement. En un an, le nombre de signalements d'actes homophobes est en hausse de 15 %. Pire, les seules agressions physiques augmentent de 66 %. La parole se libère et c'est tant mieux, mais les coups aussi.

Face à la recrudescence de ces violences homophobes, le Gouvernement a annoncé à l'automne dernier un plan d'urgence, qui prévoit le déploiement de référents, pour permettre aux victimes de porter plainte plus facilement. Six mois plus tard, sont-ils réellement effectifs dans chaque commissariat, dans chaque brigade de gendarmerie de France ? Non !

Or cette mesure irait indéniablement dans le bon sens, à condition qu'elle soit effective et qu'elle s'inscrive dans la durée. La réelle bonne nouvelle serait d'annoncer que l'homophobie est de l'histoire ancienne.

Pour y parvenir, il nous faut une plus grande sensibilisation dans les établissements scolaires et le renforcement de la formation. Vous avez commencé, ne vous arrêtez pas en si bon chemin et amplifiez vos mesures, notamment dans les quartiers difficiles. Car nous devons lutter chaque jour, pied à pied, contre toute forme d'homophobie, non seulement avec des mots, mais aussi, et surtout, avec des actes !

Quand ce dispositif sera-t-il une réalité ? Car ces femmes et ces hommes sont, eux aussi, le visage de la France.

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