Intervention de Bastien Lachaud

Séance en hémicycle du jeudi 23 mai 2019 à 9h30
Accord de coopération avec la belgique dans le domaine de la mobilité terrestre — Motion de rejet préalable

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBastien Lachaud :

Mais il est de son intérêt – pour conforter sa puissance impériale – que la peur domine en Europe ; il est de son intérêt de marchand de canons que les pays d'Europe réarment. C'est précisément ce que fait la Belgique.

À cela, il faut encore ajouter la doctrine de l'OTAN elle-même. Voilà plusieurs années que s'est insinuée dans les cénacles de la défense l'idée qu'il faudrait mutualiser les capacités de défense des États européens. Dans ce domaine aussi, le chantage à la dette publique a eu des effets délétères. L'OTAN a réussi à faire croire à certains qu'il est impossible ou absurde d'assumer financièrement le coût d'une défense souveraine. Pour s'assurer qu'elle pourra démembrer tranquillement les outils de défense en Europe, elle a promu une doctrine appelée « Smart Defence », dont la clé de voûte est la mutualisation des moyens. Bien des pays y ont déjà perdu d'importantes capacités de défense. Par chance, nous n'avons pas encore autant avancé dans la mise en oeuvre de cette doctrine que certains de nos voisins.

Mais la doctrine est là et fait sentir ses effets. Nous mettons nos moyens en commun, si bien que, petit à petit, nous perdons la capacité à en disposer souverainement. Les industries de défense au sein de l'Europe sont en train de se mêler les unes aux autres. Vous dites qu'il s'agit de faire faire des économies aux États qui commandent les matériels, de disposer de « champions européens », d'être compétitifs sur le marché mondial et de pouvoir exporter. Tout cela n'a pas de sens. Considérons les trois bienfaits imaginaires que vous attribuez à ces coopérations. Du point de vue financier, les économies que vous en attendez sont marginales, parce que les programmes d'armement sont développés pour satisfaire principalement la demande d'États. Or des États différents ont des besoins différents, et qu'ils soient européens n'y changera rien.

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