Intervention de Olivier Faure

Séance en hémicycle du mardi 14 mai 2019 à 15h00
Questions au gouvernement — Situation au yémen

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaOlivier Faure :

Je voulais vous parler, monsieur le Premier ministre, d'un sujet tout aussi grave : de ces êtres humains qui n'ont pas été, comme dirait Mme Loiseau, « invités à entrer en Europe » alors qu'ils fuient la guerre ou la misère.

Je souhaite plus précisément évoquer avec vous nos rapports avec la Libye. Nous sommes alertés par le secrétaire général de l'Organisation des Nations unies, le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés et les organisations non gouvernementales à propos de la situation dramatique qui prévaut dans les centres de détention libyens, où la torture, le viol, l'esclavage sont devenus la règle – une situation qui fut même décrite à une époque par le président Macron comme un « crime contre l'humanité ».

Le gouvernement italien, qui n'a pas ces pudeurs, a fait dès 2018 le choix de sous-traiter nos frontières extérieures aux garde-côtes libyens en fournissant à ces derniers des vedettes rapides. Et qu'apprend-on ? En dépit des protestations des ONG, votre gouvernement vient d'emboîter le pas de l'Italie en annonçant la cession de six bateaux à la marine libyenne. Votre ministre de l'intérieur a désigné l'adversaire lors d'une conférence de presse commune avec son homologue Matteo Salvini : les complices des passeurs seraient les ONG !

Monsieur le Premier ministre, qui défend aujourd'hui les valeurs de la France et de l'Europe ? Les garde-côtes libyens ou l'Aquarius ? Je vous demande une réponse aussi courte que claire : allez-vous renoncer à ce don ?

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