Intervention de Michel Zumkeller

Séance en hémicycle du lundi 29 avril 2019 à 16h00
Débat sur la politique industrielle du gouvernement : ni défensive ni offensive

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichel Zumkeller :

Laissez-moi vous rappeler les faits – je parle sous le contrôle d'Olivier Marleix, qui a présidé une commission d'enquête sur le sujet. Quand Alstom a été vendu à General Electric, un accord, garanti par l'État et, en particulier, par un ministre de l'économie du nom d'Emmanuel Macron – ce qui explique que, les promesses d'hier n'ayant pas été tenues, on a du mal à croire que les promesses d'aujourd'hui le seront – , prévoyait la création de 1 000 emplois. Or, en fait de 1 000, ce sont 25 emplois qui ont été créés – et encore, en les piquant chez les équipementiers, ce qui fait qu'en réalité, aucun emploi n'a été créé. Bien au contraire, on est aujourd'hui sous le coup d'un plan social prévoyant la suppression de 800 emplois. Au total, cela fait donc 1 800 emplois en moins par rapport aux engagements initiaux : vous imaginez ce que l'on peut ressentir dans le Territoire de Belfort !

Les annonces traînent, et l'on a un peu l'impression que les élections européennes, après lesquelles elles interviendront sans doute, y sont pour beaucoup.

J'aimerais donc que vous nous rassuriez, madame la secrétaire d'État. Une partie de la réponse à la question posée par mon collègue Ian Boucard il y a quelques semaines n'a pas laissé de nous étonner : General Electric, aviez-vous dit, consacrera 50 millions d'euros à la réindustrialisation du Territoire de Belfort. C'est totalement faux : cette somme correspond à l'amende que le groupe doit payer pour n'avoir pas respecté l'accord ! Qu'il daigne donc mettre un peu plus d'argent, et l'on verra.

Vous avez appelé les collectivités à investir dans certains territoires ; mais, dans le Territoire de Belfort, General Electric est locataire de ses les locaux, lesquels appartiennent à une SEM – société d'économie mixte. Les collectivités ont donc mobilisé tous les moyens, locaux et investissements, pour la réussite de l'activité. Le Territoire de Belfort a également consenti des efforts pour la formation et la recherche, avec une spécialisation dans l'hydrogène. Malgré tout cela, nous ne voyons rien venir. J'aimerais donc pouvoir rassurer un peu les habitants de ce département, et au-delà.

Nous avons un peu de mal, vous disais-je, à croire aux paroles données. En mai 2015, Emmanuel Macron, alors ministre de l'économie, s'était rendu dans l'usine d'Alstom. « Belfort », avait-il déclaré, « a un avenir industriel. [… ] Vous pouvez compter sur moi ». Nous sommes prêts à le croire, mais reconnaissez qu'à ce jour, nous n'avons que très peu de motifs de le faire.

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