Intervention de Agnès Pannier-Runacher

Séance en hémicycle du lundi 29 avril 2019 à 16h00
Débat sur la politique industrielle du gouvernement : ni défensive ni offensive

Agnès Pannier-Runacher, secrétaire d'état auprès du ministre de l'économie et des finances :

Tel est aussi le sens du French Fab Tour : passer dans soixante villes moyennes pour entrer en contact avec les collégiens et les lycéens afin de nourrir leur imaginaire avant qu'ils ne choisissent leur orientation, pour rencontrer les étudiants au moment où ceux-ci s'orientent définitivement et qu'ils ont besoin de se représenter concrètement ce que sont les métiers de l'industrie, et pour faciliter les contacts entre les demandeurs d'emploi et les entreprises qui recrutent. J'étais la semaine dernière, à Brest : en une seule journée, 4 000 contacts avec des demandeurs d'emploi ont été établis. C'est dire s'il est possible d'agir !

Quatrième défi : mettre au service de l'industrie l'ensemble de nos politiques publiques. Nous sommes tous des acteurs potentiels en la matière.

Cela concerne les infrastructures : si nous voulons que l'industrie s'implante dans tous les territoires français, il faut donner à tous les mêmes atouts, en matière d'accessibilité.

Cela concerne la couverture des réseaux. Le plan France Très haut débit permettra d'apporter à tous un haut débit de qualité avant la fin 2020 et le très haut débit avant la fin 2022. Le New Deal Mobile vise à ce que 99,5 % de la population bénéficie d'une 4G de qualité d'ici à 2022. La couverture ne s'arrêtera d'ailleurs pas à la 4G : nous avons défini une feuille de route ambitieuse pour la 5G, tout en tenant compte des spécificités de cette technologie et de ses enjeux en termes de santé. L'objectif est d'accompagner les industries sur l'ensemble du territoire national. Chaque grande zone industrielle doit pouvoir bénéficier de cet atout afin de pouvoir augmenter encore sa compétitivité.

Enfin, le cinquième défi – que vous avez tous ou presque mentionné – a trait à l'Europe.

La France dispose d'atouts majeurs : de grandes entreprises, de grandes universités, d'excellentes infrastructures, mais, soyons lucides, face à la Chine, aux États-Unis ou à l'Inde, notre industrie ne fera pas le poids. Nous devons nous unir, au plan européen, pour développer les technologies clés de demain.

Pour ce faire, nous menons plusieurs actions. En premier lieu, nous avons défini huit chaînes de valeur stratégiques. Deux font d'ores et déjà l'objet d'une action spécifique : la nanoélectronique, que nous soutenons à hauteur de 700 millions d'euros ; et les batteries des véhicules électriques, qui font l'objet d'une concertation au plan européen, notamment avec l'Allemagne – d'autres pays devant se joindre à nous. Nous souhaitons faire de même avec d'autres chaînes spécifiques, comme l'intelligence artificielle ou le stockage de l'hydrogène, parce que nous estimons que dans ces secteurs-là, nous ne pouvons pas prendre de retard, et que nous devons au contraire leur accorder des aides d'État, comme le font déjà les États-Unis ou la Chine – pour ne citer que ces deux grands pays.

Nous devons aussi réviser notre politique de la concurrence. Si les règles en vigueur furent longtemps efficaces, elles sont désormais datées et ne sont plus adaptées à la réalité des marchés.

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