Intervention de Sylvia Pinel

Séance en hémicycle du lundi 29 avril 2019 à 16h00
Débat sur la politique industrielle du gouvernement : ni défensive ni offensive

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSylvia Pinel :

En 2005, le rapport Beffa dressait un constat sévère de notre industrie, pointant deux écueils majeurs : la faiblesse de l'effort en matière de recherche et développement et la trop grande spécialisation dans des secteurs de faible technologie. Qu'en est-il quinze ans après ? Toutes ces années, marquées par la crise, ont accéléré certaines mutations et ont aussi été caractérisées par la baisse continue de plusieurs indicateurs : part de l'industrie dans notre PIB, courbe de l'emploi industriel ou encore dégradation du solde manufacturier.

Derrière ces chiffres froids se cachent des fermetures de sites qui ont durement touché nos concitoyens, plongeant des familles dans un profond désarroi, et aussi affecté des territoires, où le taux de chômage a fortement progressé. La prise de conscience de cette désindustrialisation a conduit les gouvernements successifs depuis une dizaine d'années à repenser notre politique industrielle. Cette volonté s'est notamment traduite par la création des pôles de compétitivités, du Conseil national de l'industrie et des comités stratégiques de filière.

Sur le volet financier, je salue les programmes d'investissements d'avenir – PIA – successifs. À cet égard, madame la secrétaire d'État, peut-être pourrez-vous nous informer de l'état d'avancement du Grand plan d'investissement, mobilisant 57 milliards d'euros sur cinq ans et qui englobe le PIA 3. Nous sommes nombreux à attendre des précisions en la matière. La compétitivité-coût de nos entreprises s'est aussi améliorée depuis 2012, notamment sous l'effet du CICE. Quant au crédit d'impôt recherche, il constitue un outil de soutien à l'innovation privée, même s'il est victime d'effets d'aubaine bien connus : pouvez-vous nous indiquer s'il sera concerné par la revue des niches fiscales annoncée par le Président de la République jeudi dernier ?

Ces efforts conjugués ont permis de stopper l'hémorragie industrielle en 2017, année qui fut marquée par un solde positif de création d'emplois industriels. La production industrielle, elle aussi, connaît un léger regain. Si ces résultats sont à saluer, ils demeurent fragiles, et contrastés selon les régions et les secteurs.

Cette embellie doit nous amener à appréhender, dans un contexte d'économie mondialisée et largement ouverte, la politique industrielle menée par notre pays. Existe-t-il même une véritable politique industrielle ?

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