Intervention de Maina Sage

Séance en hémicycle du vendredi 29 mars 2019 à 9h30
Sécurité et santé dans l'agriculture — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMaina Sage :

Ce fut la même chose pour l'amiante. Combien de morts faudra-t-il encore pour que nous ayons le courage d'avancer ? Je comprends la nécessité de progresser au niveau européen, pour que notre agriculture ne subisse pas une concurrence déloyale au sein de l'Union européenne ; de là le besoin d'approfondir l'Europe et de parvenir à une harmonisation des politiques vertueuse et courageuse.

Nous avons de nombreux conseils à donner aux autres, mais soyons courageux pour nous les appliquer, en particulier sur ce sujet. Je sais que celui-ci est complexe – je ne juge personne, j'ai mon opinion personnelle qui est sans doute plus absolue, car il est question de la santé et de la vie des personnes. Je ne nie pas les enjeux économiques, mais il est urgent d'accélérer le mouvement pour protéger les 450 000 agriculteurs qui peuvent demain être exposés à ces graves dangers.

Il y a plusieurs manières d'accompagner notre agriculture sur le chemin de l'agriculture durable. Lors de la discussion du projet de loi de finances pour 2019, j'avais évoqué la question du soutien à la recherche en matière de biopesticides – vous devriez vous y intéresser. Aujourd'hui, l'accès au crédit d'impôt recherche est vraiment insuffisant. Des barrières réglementaires empêchent les entreprises françaises, qui sont pourtant leaders dans ce domaine, de déployer plus rapidement les solutions en matière de biopesticides et bio-insecticides qui nous permettraient d'accélérer le mouvement.

Soyons vigilants, ne soyons pas naïfs, ceux qui produisent les pesticides sont les premiers à tenter de bloquer l'émergence des biopesticides, en cherchant même à s'approprier ce marché et à exclure les entreprises spécialisées.

Tous ces sujets devraient être abordés dans la convention. Il ne peut être seulement question de santé et sécurité au travail. À l'instar de la pêche, il faut instaurer des plans de formation qui intègrent le volet environnemental, et renforcer la formation à l'utilisation de produits durables qui serait bénéfique pour la santé des agriculteurs ainsi que pour le développement des entreprises.

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