Intervention de Muriel Ressiguier

Séance en hémicycle du mercredi 27 mars 2019 à 15h00
Questions au gouvernement — Conséquences de la précarité en matière d'hygiène

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMuriel Ressiguier :

Une étude récente de l'IFOP, commandée par l'association Dons solidaires et menée auprès de dix millions de personnes en difficulté financière, révèle ainsi que plus de trois millions de Français sont contraints de faire des économies sur l'hygiène.

Deux millions de Français se disent mal à l'aise en raison de leur hygiène corporelle et de leur apparence, et nombre d'entre eux ont déjà renoncé à acheter du shampooing ou du savon.

Près de trois millions de parents déclarent ne pas pouvoir changer régulièrement les couches de leurs enfants, et plus d'une femme sur trois ne change pas suffisamment de protection hygiénique ou a recours à des protections de fortune.

Madame la ministre, quand on parle d'exclusion, on oublie souvent les stigmates liés au corps.

Or ne pas pouvoir se laver, ne pas pouvoir changer ses enfants ou renoncer à passer un entretien d'embauche parce qu'on est mal dans son corps sont autant d'humiliations vécues par un nombre grandissant de nos concitoyens.

Détourner le regard de ceux qui s'enfoncent dans la misère est humainement insupportable, sans oublier les multiples conséquences de cette évolution en termes de santé publique.

Il est donc temps d'agir.

Notre pays, exsangue à la sortie de la guerre, a pourtant su créer, en se préoccupant de l'intérêt général, la sécurité sociale.

Aujourd'hui, alors qu'il n'a jamais été aussi riche, qui peut croire que la misère est une fatalité sur laquelle l'action et la volonté politique n'ont pas de prise ?

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