Intervention de Thierry Benoit

Séance en hémicycle du mardi 26 mars 2019 à 15h00
Pratiques de la grande distribution et de ses groupements dans leurs relations commerciales avec les fournisseurs — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaThierry Benoit :

Et lorsque, face aux difficultés, on réunit autour de la table la banque, la MSA – Mutualité sociale agricole – , la DDTM – direction départementale des territoires de la mer – et le centre de gestion, personne n'a de solution ! Chacun veut récupérer ses billes, et les pauvres agriculteurs sont bien seuls, comme le sont d'ailleurs les commerçants, les artisans et les professions indépendantes. Nous avons donc là un vrai sujet.

Si j'ai exprimé, le 7 février dernier, lors d'une séance de contrôle dédiée à l'agriculture et à l'agroalimentaire, le souhait du groupe UDI, Agir et indépendants de créer une commission d'enquête, c'est pour cette raison : je veux que nous puissions identifier les manoeuvres, les arguties ou les astuces de certains acteurs – pas forcément tous – de la grande distribution et de certaines centrales d'achats dans les relations commerciales. Cela vaut au niveau français mais aussi, comme l'observaient Guillaume Garot et Richard Ramos, au niveau européen. Il y a quelques minutes, Daniel Fasquelle nous invitait aussi à ne pas oublier que nous sommes dans une économie de marché mondialisée, ce dont je suis bien conscient.

Je vous rappelle d'ailleurs, mes chers collègues, que nous ne sommes pas les seuls à nous pencher sur la question. Il y a quelques jours, le Parlement européen a en effet demandé à la Commission de lancer une analyse approfondie sur les effets des alliances d'achats sur les performances économiques des industries agroalimentaires et sur les filières. Autrement dit, l'Europe aussi s'intéresse à ce dont nous parlons.

Par le fait majoritaire, Grégory Besson-Moreau pourrait devenir le rapporteur de la future commission d'enquête. Ce rapport, j'aurais aimé le rédiger. J'appelle en tout cas de mes voeux un travail minutieux, un travail de fond et discret. Il est d'ailleurs possible que certaines auditions doivent se tenir à huis clos, afin d'extraire le fond des choses, avec quelques gens expérimentés, comme Stéphane Travert, vers lequel mes yeux se tournent à nouveau. Expérimenté, il l'est pour avoir débattu de ces sujets aux niveaux national et européen. Il nous faudra, disais-je, cerner les enjeux, y compris sur les questions immobilières ou sur les transactions. Il y a vraiment un travail approfondi à mener.

À mon sens, nous devrons donc peu communiquer pendant les travaux de la commission d'enquête, et formuler, à travers le rapport, des propositions ciselées. De fait, notre travail n'aura d'efficacité que s'il va au fond des choses : évitons l'esbroufe, formulons des propositions pertinentes avec, en ligne de mire, un véritable équilibre des relations commerciales, de façon que nos entreprises et nos agriculteurs puissent vivre dignement des fruits de leur travail.

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