Intervention de Daniel Fasquelle

Séance en hémicycle du mardi 26 mars 2019 à 15h00
Pratiques de la grande distribution et de ses groupements dans leurs relations commerciales avec les fournisseurs — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDaniel Fasquelle :

Une fois de plus, vous nous décevez. Une fois de plus, on est loin des promesses du candidat Macron à la présidentielle. Espérons que ce ne soit pas un moyen pour la majorité de prendre le contrôle de la commission d'enquête en vue d'enterrer le dossier, à l'instar de ce qui s'était passé lors de l'affaire Benalla. Il s'agit en effet d'une question majeure, qui mérite qu'on s'y intéresse vraiment. Nous espérons qu'il ne s'agit pas d'une manoeuvre visant à nous empêcher d'aller au fond des choses.

Il y a en effet un vrai problème de fond : la montée en puissance des grandes surfaces et de la grande distribution, dont les abus sont régulièrement dénoncés. J'ai déjà eu l'occasion d'en dresser la liste : abus au cours de la négociation des marges avant, avec des clauses pénales sans réciprocité, le retour des invendus à la charge des fournisseurs, l'adhésion obligatoire à des conditions générales de vente ; abus aussi en matière de marges arrière et de coopération commerciale, avec la facturation de têtes de gondole inexistantes et celle d'études censées permettre aux fournisseurs de développer leurs ventes à un tarif dix à vingt supérieur à la normale… La liste est longue.

Ces pratiques sont connues. Elles ont déjà fait l'objet de rapports au sein de cette assemblée, d'un travail important de la Commission d'examen des pratiques commerciales – je ne voudrais pas qu'on l'oublie et j'espère qu'on s'appuiera dessus – , et d'une jurisprudence importante, qui a fixé un cadre désormais reconnu.

Pourquoi créer une commission d'enquête alors que ces travaux existent ? Parce qu'une telle commission permettra d'aller plus loin et plus en profondeur qu'on ne l'a fait jusqu'à présent. En effet, les entreprises saisissent rarement les tribunaux par crainte de représailles et même si le ministre de l'économie se substitue parfois à elles, cela reste insuffisant. C'est pourquoi nous pensons qu'il pourrait être utile d'aller une fois pour toutes au fond des choses. Par conséquent, le groupe Les Républicains soutiendra l'excellente proposition de notre ami Thierry Benoit.

Nous y apporterons toutefois quelques correctifs. En premier lieu, il ne faudrait pas que cette commission d'enquête se transforme en tribunal inquisitorial, avec pour seul objectif de vilipender les grandes surfaces. D'abord, celles-ci font partie de l'économie française et elles contribuent au rayonnement de notre pays.

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