Intervention de Agnès Buzyn

Séance en hémicycle du vendredi 22 mars 2019 à 9h30
Organisation et transformation du système de santé — Après l'article 9

Agnès Buzyn, ministre des solidarités et de la santé :

Les auteurs de cet amendement souhaitent que l'un des sites hospitaliers en Corse – Ajaccio, j'imagine – devienne un CHU. Je veux être claire, pour ceux de nos concitoyens de Corse qui pourraient s'inquiéter.

L'existence ou non d'un CHU ne change rien à l'accès aux soins. La question, en Corse, est plutôt celle de l'accès à des spécialités ; c'est cela que nous devons aujourd'hui aux Corses, et ce n'est pas l'existence d'un CHU qui permettra d'améliorer cet accès.

Nul n'est besoin non plus d'un CHU pour accueillir des internes. Et la Corse en accueille : venus des CHU de Nice ou de Marseille, ils peuvent effectuer des stages dans les hôpitaux corses. La présence d'un CHU n'est donc pas la condition sine qua non pour accueillir des étudiants en formation.

En revanche, un CHU exige la présence d'une faculté de médecine, qui assure des formations et héberge des équipes de recherche. Or, vous le savez, l'université de Corse a mis en place une PACES – première année commune des études de santé – , à Corte. C'est une bonne chose, mais elle n'est pas en mesure, au-delà de la première année de médecine, de former des jeunes, car cela nécessiterait des locaux et des professeurs d'université. Le volume des étudiants en Corse ne permet évidemment pas de créer une faculté de médecine, d'odontologie et de pharmacie – puisqu'une université est composée d'un ensemble d'UFR, ou unités de formation et de recherche. L'île n'est pas non plus dotée d'équipes de recherche.

Pour ces différentes raisons, je ne suis pas favorable à votre amendement, même si nous devons en effet améliorer l'accès des Corses à plusieurs spécialités.

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