Intervention de Agnès Buzyn

Séance en hémicycle du mardi 19 mars 2019 à 15h00
Organisation et transformation du système de santé — Article 2

Agnès Buzyn, ministre des solidarités et de la santé :

Madame Goulet, je ne peux pas prendre un engagement sur une durée de cours. Le seul engagement que je peux prendre, en tant que ministre, est de suggérer aux doyens des facultés de médecine d'être extrêmement attentifs à la prise en compte, dans les nombreux modules de formation sur les vulnérabilités, des violences faites aux enfants ou aux femmes.

Vous comprenez bien que chaque pathologie, chaque public vulnérable voudra voir son nom inscrit dans le projet de loi. Nous risquons d'être confrontés à de nombreuses associations déterminées à faire pression, afin qu'apparaissent la question de l'endométriose, que nous avons évoquée tout à l'heure, celle de la maladie de Lyme et d'autres encore. On ne peut pas bâtir un programme d'études de médecine en se contentant d'additionner des priorités inscrites dans la loi par le Parlement, sans tenir compte de la nécessité d'assurer un équilibre entre tous les savoirs et toutes les compétences nécessaires.

Bien entendu, les questions de la bientraitance et des vulnérabilités sont essentielles. Mme la ministre de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation et moi-même cherchons à favoriser l'acquisition de compétences et de savoir être : nous voulons valoriser la capacité à parler aux malades, à les écouter et à les entendre, afin de prendre en compte ce qu'ils ne disent pas forcément. Tout cela constitue l'objet même de la réforme, afin d'éviter que les ECN ne prennent en considération que les connaissances théoriques.

La prise en compte de l'humain, de ce qui n'est pas dit, des vulnérabilités et de la bientraitance est au coeur de la réforme. Elle constitue l'esprit même des compétences humaines, que nous voulons replacer au milieu des études de médecine. Tel est l'engagement que nous prenons, qui est l'objet même de la réforme.

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