Intervention de Albane Gaillot

Séance en hémicycle du lundi 18 mars 2019 à 16h00
Organisation et transformation du système de santé — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAlbane Gaillot :

L'accès aux soins est une préoccupation majeure des Françaises et des Français, et c'est aussi une priorité de notre majorité. À cet égard, je tiens à saluer le travail mené depuis plusieurs mois par nos collègues Stéphanie Rist et Thomas Mesnier, qui ont utilement nourri le texte que nous allons examiner.

Nous sommes attachés à notre système à la française, qui associe médecine hospitalière et médecine libérale. Pourtant, ce modèle s'essouffle. Vous l'avez dit, madame la ministre : notre système de santé a des forces, mais ces dernières décennies l'ont considérablement fragilisé.

Notre société a changé : aujourd'hui, nous devons faire face au vieillissement de la population et à l'explosion des maladies chroniques. Cela crée des tensions, en particulier en matière d'accès aux soins : patients sans médecin traitant, délais d'attente excessifs pour accéder à certains spécialistes, et j'en passe.

Mais pas de fatalisme ! Il n'y a là rien d'inéluctable : les limites de notre système ne sont pas le fruit d'un problème de sous-financement, mais plutôt de défauts d'organisation. En effet, notre système est cloisonné, déséquilibré même, avec d'un côté de trop nombreux professionnels de ville qui exercent de manière isolée, et de l'autre des professionnels de ville et de l'hôpital qui ne communiquent pas et qui ne travaillent pas ensemble, ou pas suffisamment.

Notre système de santé est à bout de souffle et doit être repensé : c'est là, je crois, un constat que nous partageons, quelle que soit notre couleur politique. Les auditions que nous avons menées ces dernières semaines en témoignent.

Ce projet de loi incarne l'ambition du Président de la République : réformer pour mettre le patient au coeur de notre système de santé.

Je concentrerai mon propos sur le numérique, qui constitue l'un des axes majeurs de notre projet de transformation du système de santé. Car rien ne sera possible si l'on ne prend pas enfin en considération tout le bien que peut nous apporter le déploiement des outils numériques.

Je pense notamment à notre patrimoine de données de santé. Il est impératif que nous le mettions enfin au service de notre recherche, de nos praticiens, de nos citoyens, de nos start-up, afin de mieux prévenir et de mieux prédire les maladies. Un formidable potentiel est aujourd'hui à notre portée. Soyons-en sûrs, les freins ne sont pas d'ordre technique. Les acteurs que nous avons consultés, que nous avons entendus, nous disent tous le besoin d'un guichet unique qui puisse assurer un accès simplifié, effectif, accéléré et sécurisé aux données. C'est l'objectif de la création du « Health data hub » qui facilitera le partage des données en mettant en relation les producteurs et les utilisateurs, publics comme privés : à la clé, la création d'une médecine « 4P », c'est-à-dire préventive, prédictive, personnalisée, partagée. L'enjeu est de taille : il y va de l'excellence de notre système de soins, de son indépendance face aux intérêts étrangers et de la compétitivité de la France dans un domaine économique que l'on sait critique.

L'innovation au service de la santé, c'est envisager le numérique comme une opportunité et une chance de se transformer. La révolution numérique doit également apporter de nouveaux services aux usagers afin qu'ils disposent de leurs données de santé et de l'information nécessaire pour être acteurs de leur santé. Je veux parler de l'espace numérique de santé : chaque citoyen aura accès en ligne, dès le 1er janvier 2022, à son dossier médical partagé et à son carnet de vaccination électronique, mais aussi par exemple à toutes les applications de santé qu'il utilise sur son téléphone.

Je ne peux terminer mon propos sans évoquer la e-prescription, dont l'objectif est d'améliorer la qualité des prescriptions en faisant diminuer notamment les incompatibilités médicamenteuses. Nous reparlerons également du renforcement de la télémédecine ainsi que du télésoin pour les professionnels paramédicaux.

La transformation du système de santé constitue un engagement fort du Président de la République. Elle répond à une attente importante de nos concitoyens et de nos concitoyennes. À cet égard je me réjouis, au nom du groupe La République en marche, que nous puissions avancer sur l'épineuse question de l'égalité d'accès aux soins.

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