Intervention de Gisèle Biémouret

Séance en hémicycle du lundi 18 mars 2019 à 16h00
Organisation et transformation du système de santé — Motion de rejet préalable

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGisèle Biémouret :

Ce texte, simple pièce rapportée aux deux premières lois de financement de la sécurité sociale, avec le plan « ma santé 2022 », n'est doté d'aucun moyen supplémentaire. L'annonce faite la semaine passée d'une rallonge budgétaire de 300 millions d'euros est peut-être une aubaine, mais elle demeure en dessous des attentes du terrain.

Nous ne pouvons nous satisfaire de la trop grande part faite au recours aux ordonnances. Après le code du travail, la SNCF et l'école, votre gouvernement choisit d'y recourir pour aller plus vite, mais sans garantir de résultats tangibles. Ces ordonnances rendent caduques nos débats, sans affaiblir notre vigilance quant à leur contenu. De fait, les débats en commission n'ont pas été de nature à nous rassurer.

S'agissant de la démographie médicale, au lieu d'apporter des solutions rapides, la suppression du numerus clausus ne résoudra que partiellement le problème des déserts médicaux, et ce à un horizon de dix ans. La mesure, accessoire, visant à autoriser les pharmaciens à délivrer certains médicaments ne résoudra pas le problème de l'accès de nos concitoyens à une prise en charge de qualité et de proximité, question régulièrement évoquée dans les cahiers de doléances. Alors que l'opinion publique appelle de ses voeux un système plus coercitif, vous écartez systématiquement une telle solution.

Dans un contexte de crise de l'hôpital, dont je puis témoigner – ainsi, ce matin même, je manifestais à Condom aux côtés des agents et de la population – , nous regrettons l'absence d'un horizon porteur de sens. Élus locaux, agents de la fonction publique hospitalière, usagers : personne n'est dupe des apparences trompeuses du projet de « création » d'hôpitaux locaux, lequel annonce en réalité le démantèlement d'un réseau qui fait ses preuves tous les jours.

Enfin, les débats en commission n'ont pas permis d'élargir le texte à des sujets tout aussi importants, tels que la prévention, le handicap, les territoires d'outre-mer et la situation des EHPAD.

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