Intervention de Muriel Pénicaud

Séance en hémicycle du mercredi 6 mars 2019 à 15h00
Débat sur la réduction drastique du nombre d'emplois aidés et son impact sur les tissus de solidarité au niveau local

Muriel Pénicaud, ministre du travail :

Madame la députée, vous posez deux questions : l'une concerne les publics, l'autre le secteur de l'urgence sanitaire et sociale.

S'agissant des publics, ce que l'on constate depuis la mise en oeuvre des parcours emploi compétences, c'est que les demandeurs d'emploi de longue durée représentent sept bénéficiaires sur dix, soit une progression de deux points en quelques mois, les bénéficiaires du RSA 22 % des bénéficiaires, contre 19 % auparavant, les travailleurs handicapés 16 %, contre 14 %, et les résidents des quartiers prioritaires de la ville 13 % – l'objectif, pour 2019, étant d'atteindre au moins 15 %. Quant aux outre-mer, j'ai évoqué leur situation tout à l'heure.

La part des jeunes baisse, ce qui est logique car, pour eux, nous « mettons le paquet » sur la formation – avec les EPIDE ou les écoles de la deuxième chance – et, bien entendu, l'apprentissage, en plein développement, sans oublier les 1 million de formations offertes aux jeunes demandeurs d'emploi. La garantie jeunes se développe aussi. Selon nous, le parcours emploi compétences n'est pas forcément la meilleure formule pour les jeunes : il convient de la réserver prioritairement, sans rigidité, aux bénéficiaires du RSA, aux chômeurs de très longue durée ou aux adultes en situation de handicap.

L'accompagnement progresse puisque, dans 90 % des cas, l'entretien associe le prescripteur, l'employeur et le bénéficiaire, le prescripteur pouvant être Pôle emploi – ce qui est le cas le plus fréquent – , la mission locale ou Cap emploi, et qu'il y a des éléments de sortie. Je l'ai dit, la formation qualifiante progresse aussi de six points. Telle est la transition que nous avons engagée.

Le secteur de l'urgence sanitaire et sociale représente en effet une part importante des contrats aidés pour les associations – grosso modo la moitié d'entre eux. Reste que, dans ce secteur comme dans les autres, les associations se sont affrontées aux mêmes sujets qualitatifs, à commencer par l'accompagnement. De fait, il n'est pas toujours facile de trouver des personnes qui puissent jouer le rôle de tuteur, qui prennent le temps d'expliquer et d'accompagner, ce qui est la condition de l'efficacité. C'est pourquoi je crois beaucoup à la mutualisation : dans le cadre du plan d'investissement dans les compétences, nous encourageons les consortiums associatifs qui oeuvrent à plusieurs pour se répartir la tâche, selon leurs possibilités respectives, entre l'accompagnement et la formation. Une réponse qualitative exige souvent un travail collectif.

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