Intervention de Muriel Pénicaud

Séance en hémicycle du mercredi 6 mars 2019 à 15h00
Débat sur la réduction drastique du nombre d'emplois aidés et son impact sur les tissus de solidarité au niveau local

Muriel Pénicaud, ministre du travail :

En ce qui concerne l'évaluation de l'efficacité des parcours emploi compétences, nous ne disposons à l'heure actuelle que d'éléments relatifs au public concerné. Le nombre de personnes sorties du dispositif est encore faible, les contrats étant fréquemment renouvelés à l'issue des neuf premiers mois. La durée des contrats étant en moyenne assez proche d'une année, il est encore un peu tôt. Je vous prie de m'en excuser, mais je ne dispose pas encore d'éléments suffisamment tangibles – nous en disposerons dans quelques mois – pour vous donner les résultats du dispositif en termes d'insertion, qui est, pour moi, le guide principal.

En revanche, comme je l'ai dit, le public est plus composé de personnes en difficulté, ce qui va dans le bon sens parce que ce sont celles qui ont vraiment besoin de ce tremplin pour pouvoir accéder à l'emploi.

Je partage votre point de vue sur le problème de visibilité du dispositif pour les associations. Elles ne peuvent pas se développer en étant suspendues en permanence aux décisions de stop and go des politiques publiques, qu'elles soient d'ailleurs menées par des collectivités territoriales ou par l'État.

C'est pour cette raison que, s'agissant des entreprises adaptées et de l'insertion par l'activité économique, nous négocions un plan de développement sur quatre ans qui permettra à ces structures de monter en puissance.

Il en est de même dans le cadre du plan d'investissement dans les compétences : l'appel à projet 100 % inclusion débouchera sur des innovations sociales extrêmement importantes en vue d'aller chercher les publics les plus vulnérables, qu'il s'agisse de jeunes ou de demandeurs d'emploi de très longue durée, en utilisant d'ailleurs le sport et la culture. Le tissu associatif est d'ailleurs très présent dans ce plan.

Je me réjouis que la plupart des régions s'y soient associées. À cette date, seule la région Auvergne-Rhône-Alpes ne veut pas négocier et conclure un PIC. C'est dommage ! Nous le ferons donc seuls. Je crois cependant, comme vous l'avez dit, que tout le monde doit s'y mettre.

La vie associative fait partie des sujets abordés dans le cadre du grand débat ; il en sera certainement discuté dans les mois qui viennent. Tout le monde est d'accord sur la nécessité d'avoir un tissu associatif présent et de qualité. Simplement, il faut permettre aux associations de sortir d'une logique de subvention à court terme et de maîtriser leur propre développement.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.