Intervention de Stéphane Viry

Séance en hémicycle du mercredi 6 mars 2019 à 15h00
Débat sur la réduction drastique du nombre d'emplois aidés et son impact sur les tissus de solidarité au niveau local

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaStéphane Viry :

Madame la ministre, je vous ai, comme chaque fois, écouté avec beaucoup d'attention répondre au précédent orateur. Vous avez confirmé ce qui guide votre action : la volonté de remettre à plat toutes les politiques publiques d'insertion, en considérant que l'on peut faire autrement.

Je vous l'ai déjà dit et je le confirme, point n'était besoin, selon moi, d'opérer une telle remise à plat. On pouvait maximiser ces politiques en y associant les associations qui sont pourvoyeuses d'emplois, qui connaissent le territoire et qui peuvent, à partir du bénévolat, entraîner des hommes et des femmes dans une logique de retour à l'emploi, à condition de disposer d'un outil adapté.

L'outil existait : feu le contrat aidé. Il a certes pu être dévoyé et caricaturé par certains candidats à l'élection présidentielle. Nous sommes néanmoins en 2019, et je considère que votre décision de transformer les contrats aidés en PEC est contestable. À ce jour, son impact positif ne m'a pas été démontré.

Désormais, il y a un angle mort, dans la politique de votre gouvernement, au niveau de la mobilisation du secteur associatif pour la création d'emplois au bénéfice des personnes qui en ont besoin. Cela a été dit sur tous les bancs, il y a des hommes et des femmes qui sont prêts à s'engager pour les autres. Ils sont prêts à faire vivre la société ; surtout, ils sont prêts, pourvu qu'on leur en donne les moyens financiers simples d'accès et adaptés, à s'engager dans les politiques publiques de l'emploi.

L'angle mort dans la politique du Gouvernement, c'est l'absence d'outil ou de dispositif qui permette aux associations de s'orienter durablement vers la création d'emplois. Vous avez évoqué les charges sociales et un certain nombre d'autres dispositifs : c'est trop maigre, madame la ministre !

Écoutez les acteurs de terrain, vous verrez que l'on peut créer des dizaines, des centaines même, de milliers d'emplois à partir du fait associatif. Il faut probablement, pour cela, que vous interpelliez votre collègue secrétaire d'État auprès du ministre de l'éducation nationale et de la jeunesse, en charge de la vie associative, et que vous fassiez céder Bercy, qui est à mon avis à l'origine de toutes ces réformes.

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