Intervention de Jean Lassalle

Séance en hémicycle du jeudi 7 février 2019 à 9h30
Questions sur la mise en oeuvre de la loi agriculture et alimentation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean Lassalle :

Merci, madame la présidente, vous êtes toujours aussi aimable.

Je voudrais d'abord vous dire, monsieur le ministre, que je vous trouve très sympathique et disponible. Si vous pouviez donner le mode d'emploi à tous vos collègues, j'en serais vraiment très heureux. Vous venez nous dire bonjour, alors que vous n'êtes même pas obligé de le faire. En revanche, on peut écrire dix fois à certains de vos collègues, et il ne se passera jamais rien.

Je pourrais, en m'appuyant sur l'un des trois piliers de la loi, « payer le juste prix au producteur pour leur permettre de vivre dignement de leur travail », parler du faible revenu des agriculteurs. Mon frère, qui a soixante ans, élève 400 brebis mères. Il vend le fromage qu'il produit pratiquement dans toute la France ; autrement, il ne s'en sortirait pas. Il a tout de même atteint un certain niveau, puisqu'il a été président du syndicat de défense de l'appellation d'origine protégée ossau-iraty. Vous savez bien, monsieur le ministre, quel est le niveau de rétribution des agriculteurs.

Je pourrais évoquer de nombreux autres sujets, le surendettement, l'appétit des géants de la distribution, la mortalité des agriculteurs, mais tout le monde l'a fait, et nous savons tous cela par coeur.

Je souhaite appeler votre attention sur deux points, monsieur le ministre.

Premièrement, il faut absolument sauver l'agriculture de France. Comme l'ont dit d'autres collègues, j'y contribuerai en faisant tout ce que je peux et sais faire. C'est un impératif absolu. L'agriculture française ne ressemble à aucune autre. Elle est la conjonction de toutes les capacités à produire.

Deuxièmement, la transmission des exploitations agricoles est un très grand problème. Aujourd'hui, nos enfants étudient jusqu'à vingt-deux ou vingt-trois ans. Ils rencontrent souvent un compagnon ou une compagne qui a plutôt envie de s'échapper en courant que de rester lorsqu'il ou elle voit l'exploitation agricole. Quant aux compagnes et aux compagnons des frères et des soeurs, ils s'imaginent que la propriété vaut des milliards. Dès lors, il est très difficile de trouver des successeurs dans nos installations.

Il y a quarante ans, lorsque j'étais jeune maire, j'ai installé vingt-huit exploitations dans ma commune.

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