Intervention de Didier Guillaume

Séance en hémicycle du jeudi 7 février 2019 à 9h30
Questions sur la mise en oeuvre de la loi agriculture et alimentation

Didier Guillaume, ministre de l'agriculture et de l'alimentation :

Notre démocratie est ainsi faite que, sur ce sujet, une question, posée par d'autres sur d'autres bancs – en l'occurrence, M. Prud'homme l'a fait – , aboutirait à des conclusions totalement différentes.

La loi que vous avez votée fixe un objectif – la séparation de la vente et du conseil. Nous devons nous y tenir et avancer. Il est indispensable de diminuer le niveau des intrants – M. Pellois travaille depuis des années sur ce sujet.

L'ordonnance fait l'objet de discussions avec Coop de France et avec les associations – vous en avez eu connaissance également. Elle doit contribuer à repositionner l'agriculteur comme un acteur clé du dispositif. Est-on sûr que le conseil est bien fait actuellement ? Est-on certain que l'agriculteur n'est pas pris en étau – le conseil reçu ne l'incite-t-il pas à acheter trop de produits ?

Nous comptons aujourd'hui 800 conseillers dans les chambres d'agriculture et 200 conseillers indépendants – ces derniers dispensent déjà leurs conseils. Nous voulons aller plus loin et éviter que ce soit la même personne qui conseiller et qui vende les produits correspondants. Reconnaissons-le, il est logique d'établir une barrière entre les deux activités. Celle-ci ne sera pas totalement étanche. Nous avons entendu les remarques de Coop de France et nous avons fait évoluer l'ordonnance. J'entends ce que disent les agriculteurs.

À partir de janvier 2021, un conseil stratégique devra être délivré dans chaque exploitation agricole deux fois sur une période de cinq ans. Les agriculteurs ont besoin de ces conseils. Le décret d'application sera rédigé au cours de l'année 2019. Je suis favorable à ce que nous poursuivions la discussion si vous le souhaitez.

Nous ne prenons pas les agriculteurs au dépourvu. Ils s'attendent à cette évolution. Nous allons faire en sorte qu'elle s'opère le mieux possible, dans l'intérêt de l'agriculture, des sols, de la qualité de nos produits, dans le respect du principe de précaution, mais aussi dans l'intérêt des agriculteurs.

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