Intervention de Didier Guillaume

Séance en hémicycle du jeudi 7 février 2019 à 9h30
Questions sur la mise en oeuvre de la loi agriculture et alimentation

Didier Guillaume, ministre de l'agriculture et de l'alimentation :

Monsieur le député, cher Jérôme Nury, je vous remercie pour votre question. Comme un grand nombre de vos collègues, vous vous battez pour défendre l'agriculture et l'élevage, lequel fait parfois l'objet de critiques.

L'élevage est un atout, et non un handicap, dans la lutte contre le réchauffement climatique. Il n'est pas vrai qu'il contribue au réchauffement climatique, comme cela est souvent dit. Au contraire, les prairies où paissent les animaux concourent à la couverture des sols et contribuent au captage du carbone, donc au cycle vertueux de la lutte en faveur du climat.

Pour le reste, vous citez une fraude, monsieur le député. Une fraude est une fraude. On ne peut pas montrer du doigt les éleveurs français, lesquels n'y sont pour rien.

Pour ce qui est de la viande polonaise, je l'ai dit, notre pays étant bien organisé, en moins de trois jours, toute la viande avariée a été retrouvée. La Commission européenne enquête actuellement en Pologne. Il y aura un procès et il faudra que les coupables paient.

Concernant les étiquetages trompeurs, il faut interpeller les services de l'État, notamment la DGCCRF. Si vous avez des informations à ce sujet, donnez-les. Il demeure que 95 % de la viande vendue en grande et moyenne surface provient de France.

J'aurais aimé le dire devant les jeunes qui étaient présents tout à l'heure dans les tribunes – mais il sont déjà repartis – : j'incite chacun à être vigilant avec ce qu'il achète. Souvent, dans les restaurants, un client ayant envie de viande veut commander une entrecôte ou une côte de boeuf – s'il n'en a pas envie, il commandera autre chose, chacun est libre de faire ce qu'il veut, mais on ne peut pas imposer à celui qui souhaite manger de la viande de ne pas en manger ! – mais aucune viande française ne peut lui être proposée. C'est là un vrai sujet.

Vous avez évoqué la filière et l'organisation de producteurs. Elles doivent se battre, non seulement à l'export, car nous n'exportons pas assez de viande française, notamment en Chine, ainsi d'ailleurs que dans d'autres pays, mais aussi pour qu'on trouve de la viande française dans les restaurants de France – pour cela, il faut aussi, entre autres, des prix adaptés.

Nous avons des élevages de qualité, qui seront mis en avant, dans une semaine ou deux, au Salon de l'agriculture. La viande qu'ils produisent doit se retrouver dans nos assiettes, dans les restaurants français, y compris celui de l'Assemblée, madame la présidente.

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