Intervention de Jérôme Nury

Séance en hémicycle du jeudi 7 février 2019 à 9h30
Questions sur la mise en oeuvre de la loi agriculture et alimentation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJérôme Nury :

L'un des objectifs de la loi EGALIM était de rapprocher les producteurs des consommateurs, c'est-à-dire d'encourager les circuits courts, de limiter les intermédiaires, et de redonner confiance au consommateur par la proximité et la qualité. Or, cet objectif louable est malheureusement en train d'être mis à mal par des acteurs de la filière viande, qui, sinon de mauvaise foi, voire de malhonnêteté, font pour le moins preuve de négligence.

Le comportement de certains opérateurs sans scrupule, qui ont mis sur le marché de la viande avariée, jette l'opprobre sur l'ensemble d'une filière déjà en crise, alors que celle-ci ne cesse d'évoluer, de se moderniser, de communiquer, de monter en gamme dans ses productions. Ses efforts de traçabilité et de qualité, qui devraient être récompensés par des hausses de prix pour les éleveurs, sont malheureusement réduits à néant par ces scandales, dont le dernier en date, celui de la viande polonaise avariée, survient, comme par hasard, en plein round final des négociations.

Les premiers à pâtir de ce scandale sont les éleveurs français, pourtant totalement étrangers à ces actes. Il est donc indispensable que les vendeurs polonais et les revendeurs français soient identifiés et condamnés pour ces comportements inadmissibles, dangereux pour les consommateurs et in fine destructeurs pour nos éleveurs.

À cela s'ajoutent de trop fréquentes erreurs d'étiquetage sur la viande vendue en barquette en grande surface, qui trompent les consommateurs et jettent le discrédit sur la filière et la production française. À la suite de contrôles qu'il a effectués dans plusieurs grandes surfaces de l'Orne, le syndicat Jeunes agriculteurs a constaté que de la viande bovine irlandaise était vendue tout en étant estampillée Viande bovine française. Même si la DGCCRF a été saisie, il est évident que le consommateur est trompé, puisqu'il achète à 22 euros le kilo de la viande irlandaise qu'il croit française, de qualité, élevée avec des exigences et un cahier des charges précise.

Si, tant dans les états généraux de l'alimentation que dans la loi EGALIM, il paraissait essentiel de garantir l'origine, la traçabilité et la qualité des productions, comment pensez-vous agir concrètement pour éviter que des agissements tels que le scandale de la viande polonaise et des errements comme les erreurs d'étiquetage dans la grande distribution ne viennent annihiler les efforts des éleveurs et pénaliser leur revenu et leur travail ?

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