Intervention de Danièle Obono

Séance en hémicycle du mardi 29 janvier 2019 à 15h00
Délai d'intervention du juge des libertés et de la détention en rétention administrative à mayotte — Explications de vote

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDanièle Obono :

Nous avons voulu, au contraire, adopter une vision globale, mais nullement théorique, bien que ferme sur les principes. En effet, sans principe, on en arrive à ce que fait exactement cette majorité, c'est-à-dire n'importe quoi, offrant ainsi le flan aux discours les plus populistes. Mes chers collègues, comme vous aimez bien user de ce dernier terme, peut-être comprendrez-vous de quoi il s'agit véritablement puisque vous êtes en train d'illustrer ce qu'il y a de pire dans ce genre de démarche.

Le plus grave est peut-être que ce texte n'améliorera aucunement la situation, qu'il s'agisse des personnes placées en centres de rétention ou des habitants de Mayotte. S'agissant des premiers, et quoi que vous puissiez en dire, le fait de rester trois jours de plus entre quatre murs, même avec un toit au-dessus de la tête, ne rendra pas les journées plus faciles. Le nombre de tentatives de suicide n'en sera pas diminué, de même que ne sera pas limité le traumatisme subi par les centaines d'enfants mis en rétention. Quant aux seconds, l'adoption de la proposition de loi n'aura pas pour effet d'augmenter leurs revenus ni de favoriser le développement économique de leur territoire – bien au contraire.

Voilà pourquoi nous sommes contre cette proposition de loi et appelons le plus grand nombre possible de députés à faire de même, non pas uniquement en raison de l'idée que nous nous faisons de notre république, non pas seulement pour les migrants et les migrantes, mais également au nom du principe de réalité.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.