Intervention de Arnaud Viala

Séance en hémicycle du jeudi 20 décembre 2018 à 21h30
Mesures d'urgence économiques et sociales — Article 2

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaArnaud Viala :

Madame la ministre, nous arrivons péniblement au moment le plus délicat de cet article, voire du texte. Cet amendement propose d'exonérer les heures supplémentaires, non seulement des charges sociales patronales et des impôts, mais aussi de CSG et de CRDS. L'année dernière, vous et M. le rapporteur m'avez opposé à un amendement semblable trois arguments que je vais de suite réfuter.

Le premier, c'est que le Président de la République n'aurait pas voulu dire ce qu'il a dit quand il a parlé de suppression totale des charges sociales et des impôts sur les heures supplémentaires. Je m'inscris en faux, comme l'année dernière, et je vous demande, madame la ministre, de nous dire si vous pensez que les Français, en voyant annoncer à la télévision par le Président de la République qu'il n'y aura plus ni charges ni impôts, comprennent autre chose que nous, à savoir zéro charges et zéro impôts.

Le second argument que vous m'aviez opposé, c'est que la suppression des charges patronales, de la CSG et de la CRDS pour les heures supplémentaires entraînerait une diminution de l'emploi parce que les employeurs privilégieraient le recours aux heures supplémentaires par rapport aux embauches. Et je vous ai alors répondu que votre dispositif était encadré. Nous souhaitons même qu'il le soit encore davantage, et défendrons un amendement à cet effet.

Le troisième argument, c'était qu'on allait créer « une niche sociale », selon les propres termes du rapporteur, si nous supprimions l'assujettissement à la CSG et à la CRDS. Or le but du dispositif est d'améliorer le pouvoir d'achat de ceux qui veulent travailler plus. Je ne vois donc pas en quoi il y aurait une niche, sur un volume de surcroît très limité.

Je vous dis ce soir que cet amendement est politiquement important, d'abord parce que la parole du Président de la République doit être suivie d'effet, et ensuite parce que dans le contexte actuel, il faut redonner confiance aux Français dans ce que leur disent leurs dirigeants, et singulièrement le premier d'entre eux.

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