Intervention de Nathalie Loiseau

Séance en hémicycle du lundi 10 décembre 2018 à 16h00
Préparation au retrait du royaume-uni de l'union européenne — Présentation

Nathalie Loiseau, ministre chargée des affaires européennes :

Cette séance publique se tient dans un moment qui illustre particulièrement bien une des caractéristiques principales du Brexit au Royaume-Uni : je veux bien sûr parler de l'incertitude. La Chambre des communes doit, en principe demain, approuver ou rejeter l'accord de retrait ainsi que la déclaration politique sur les relations futures. Malgré la force des arguments de la Première ministre, force est de constater que ce vote n'est pas acquis et je me garderai bien de spéculer sur son résultat. Une chose est certaine : un rejet de l'accord de retrait est possible. Je le dis au moment où Mme May vient de dire qu'elle reportait le vote prévu demain dans l'espoir de faire évoluer la position de l'Union européenne, en particulier sur la question de la clause de sauvegarde relative à la question irlandaise.

Ce dernier développement ne doit pas nous faire perdre de vue qu'un rejet de l'accord de retrait est de plus en plus probable, et le risque d'une sortie sans accord également. Une telle sortie serait sans aucun doute extrêmement coûteuse pour le Royaume-Uni, mais pénaliserait aussi l'Union européenne – UE. Certains imaginent encore d'autres scénarios et la confusion reste forte à Londres.

Je voudrais contribuer ici à clarifier la situation et décrire devant vous les enjeux dont nous parlons, à commencer par l'accord de retrait et la déclaration politique sur le cadre des relations futures entre le Royaume-Uni et l'Union européenne. Cet accord et cette déclaration ont été agréés par le gouvernement britannique et le négociateur européen. Les chefs d'État et de gouvernement des vingt-sept les ont approuvés le 25 novembre dernier. Ce n'était pas un moment de joie – car quoique l'on fasse, le Brexit reste fondamentalement une mauvaise nouvelle – mais c'était une étape importante.

L'accord de retrait auquel les négociateurs ont abouti est par essence un compromis. C'est, je le redis aujourd'hui, le seul accord possible, vingt mois après la notification officielle par le Royaume-Uni de son intention de quitter l'Union européenne. Je rends à nouveau ici un hommage très appuyé au négociateur européen, Michel Barnier, qui a siégé quinze ans sur les bancs de votre assemblée et qui a réalisé un travail dont chacun reconnaît en Europe l'exceptionnelle qualité pour trouver un chemin de crête entre les lignes rouges britannique et européenne.

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