Intervention de Émilie Bonnivard

Séance en hémicycle du lundi 5 novembre 2018 à 21h30
Projet de loi de finances pour 2019 — Après l'article 76

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉmilie Bonnivard :

J'associe mon collègue Martial Saddier, député de la vallée de l'Arve, à ces propos.

Suite au terrible accident du tunnel du Mont-Blanc, qui a coûté la vie à trente-neuf personnes, et dans un contexte de protection des vallées alpines contre la pollution, un service expérimental de transport combiné rail-route a été mis en place en 2003 entre Aiton, en Savoie, et Turin. Il emprunte la ligne ferroviaire historique et le tunnel du Mont-Cenis sur 175 kilomètres. Actuellement, 30 000 poids lourds utilisent ce service chaque année – un chiffre qu'il faut toutefois mettre en rapport avec les 3 millions de poids lourds qui traversent chaque année les Alpes par la route. Ce service de ferroutage, le seul existant dans les Alpes, vise donc à diminuer le nombre de poids lourds sur les routes, notamment ceux transportant des matières dangereuses. Or l'État a de nombreuses années de retard dans le renouvellement de la concession de cette autoroute.

L'objectif serait non seulement d'augmenter le nombre de poids lourds transférés vers le rail, mais également de rendre le service plus compétitif en créant une plateforme de transbordement près de Lyon. Cela permettrait d'allonger le parcours, qui deviendrait ainsi vraiment attractif pour les transporteurs, et de diminuer le nombre de poids lourds sur l'axe Chambéry-Lyon et dans la cluse de Chambéry.

Il faudrait bien sûr tenir compte des capacités et des contraintes du tunnel historique du Mont-Cenis, un monotube situé à 1 200 mètres d'altitude qui date de Napoléon III, qui n'a ni galerie d'évacuation ni système de ventilation, qui ne peut tolérer plus de soixante passages de trains par an et qui ne permet pas de croisements de trains.

Dès 2016, la région Auvergne-Rhône-Alpes a fait part de son souhait d'apporter à cette nouvelle plateforme de transbordement près de 10 millions d'euros, mais elle attend toujours du Gouvernement un signal en faveur de ce projet. Le présent amendement demande donc au Gouvernement de clarifier sa volonté réelle, sa stratégie et les actions concrètes qu'il entend mener en communiquant un calendrier clair pour la mise en oeuvre de la nouvelle concession et la création de la plateforme de transbordement de l'autoroute ferroviaire alpine.

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