Intervention de Jean-Philippe Nilor

Séance en hémicycle du mardi 30 octobre 2018 à 15h00
Projet de loi de finances pour 2019 — Outre-mer

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Philippe Nilor :

Monsieur le président, madame la ministre, messieurs les rapporteurs, chers collègues, une fois de plus – une fois de trop – , la mission « Outre-mer » fait montre de ses limites. Je refuserai par conséquent de restreindre mon intervention à l'examen de cette seule mission. En effet, nombre de mesures du PLF pour 2019 qui pénalisent sévèrement nos territoires n'en relèvent pas. Au-delà des écrans de fumée sur de beaux papiers glacés, au-delà des promesses que l'on sait ne pas pouvoir ni vouloir tenir, la politique gouvernementale se complaît à demeurer dans une parfaite incohérence, en s'obstinant à ne pas tenir compte de nos réalités. J'en veux pour preuve le fait que toutes les initiatives et propositions visant à améliorer nos conditions de vie, à favoriser l'emploi ou la compétitivité de nos entreprises sont rejetées sans analyse objective.

En témoignent les récentes agressions visant les outre-mer dans le projet de loi de finances ou dans le projet de loi de financement de la sécurité sociale.

J'aurais pu parler de l'abattement fiscal. Alors qu'aucune mesure concrète n'a donné de résultat s'agissant de la lutte contre la vie chère, vous vous étiez engagés, au nom de la convergence, à gommer toutes les différences. Las ! Incapables de remédier aux différences de prix et de coût de la vie, vous vous attaquez aux différences, pourtant légitimes, de fiscalité. Reconnaissons à ce PLF une innovation notable : l'introduction d'une solidarité interpauvres, aux contours constitutionnels douteux. Les moins pauvres des outre-mer devront ainsi financer les investissements des plus pauvres d'entre nous, dans le cadre d'un FEI centralisé et géré par l'État. À ceux qui se demandaient encore si nous étions des Français à part entière, vous donnez une réponse on ne peut plus claire : nous sommes des Français entièrement à part !

J'aurais pu vous parler de l'amendement inique tendant à aggraver la fiscalité sur les rhums outre-mer. Il va pénaliser l'un des fleurons de notre économie, démontrant, s'il en était encore besoin, que la France n'a jamais considéré le rhum comme une production nationale, alors qu'il est produit sur des territoires français. Aucun gouvernement n'a jamais défendu le punch avec autant de punch qu'il le fait pour le vin !

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