Intervention de Max Mathiasin

Séance en hémicycle du jeudi 25 octobre 2018 à 15h00
Projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2019 — Après l'article 9

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMax Mathiasin :

Si un effort avait été accompli en ce sens, nous n'en serions pas, aujourd'hui, à parler du rhum comme vecteur de développement économique.

Je revendique cependant le rhum comme facteur de développement économique et pourvoyeur de revenus pour ces territoires, parce qu'en Guadeloupe, nous sommes maintenus dans la monoculture de la canne à sucre. Un alizé, un souffle de vent suffit pour que les bananeraies soient ravagées et que nous attendions l'aide de la métropole.

Madame Bareigts, vous avez fait voter la loi de programmation relative à l'égalité réelle outre-mer, mais les moyens n'étaient pas là. Aujourd'hui, même si nous ne sommes pas d'accord sur tout, un effort est réellement consenti.

Je n'en appelle pas à ce que nous réparions, depuis la métropole, et très vite, ce qui n'a pas été fait depuis des décennies. J'en appelle à la sauvegarde des distilleries de la Guadeloupe, de ces tafias qui, peut-être, consolaient l'esclave à la fin de son travail, parce qu'aujourd'hui, avec nos 25 % de chômeurs et 50 % de jeunes dans la rue, nous en avons encore besoin.

Nous savons que ces alcools qui soûlent notre jeunesse, ce sont non pas le rhum, comme le dit Mme Bareigts, mais ces mélanges d'alcool de mauvaise qualité qui nous viennent des pays voisins, parce qu'étant la Grande Caraïbe, nous ne sommes pas protégés. Sans frontières, nous sommes exposés au tout-venant.

Ce qui tue notre jeunesse, c'est d'abord la drogue qui vient des pays d'Amérique latine, c'est-à-dire le shit, l'herbe, et, surtout, la cocaïne – en la matière, les plus grosses saisies, en France, sont réalisées chez nous.

Ne nous sacrifions donc pas sur l'autel de ce que nous n'avons pas fait pendant des années, ce que nous avons le devoir de faire, et que le Gouvernement va faire.

C'est la raison pour laquelle, au-delà du problème de santé publique que je comprends parfaitement, nous devons trouver le moyen de sauvegarder ces enjeux économiques et de santé publique. Considérant ce qui n'a pas été fait pendant des années, une période de dix ans serait un minimum pour nous permettre de nous retourner.

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